J’ai aimé 2024, j’aimerai 2025
J’ai aimé 2024. Aucun doute, j’aimerai 2025.
Notre sujet préféré de discussion est souvent nous-même, je m’emploie à ce que ce ne soit pas le cas chez BlueBirds. Il faut pourtant bien de temps en temps vous expliquer pourquoi nous sommes heureux du chemin parcouru. Vous ne m’en voudrez donc pas j’espère de commencer par vous rappeler pourquoi 2024 a marqué un tournant dans la société objet de cette lettre mensuelle. Si vous êtes client, indépendant ou prestataire, cela vous concerne tout de même un peu.
Nous avions budgété l’année avec une croissance de notre valeur ajoutée de 10%. 10%, c’est peu, surtout pour une société de taille modeste comme la nôtre. Mais c’est beaucoup quand vos deux premiers clients vous ont signifié quelques mois plus tôt qu’ils avanceraient sans vous les 12 mois suivants. L’inflation était passée chez l’un d’entre eux et tout le comité exécutif avait changé chez l’autre. Rien dont nous nous sentions coupables de leur volonté de couper le cordon pendant un temps. Les affaires sont ainsi qu’un jour elles vous sourient et le lendemain vous obligent à revoir votre ambition à la baisse. Croître de 10% n’était pas une gageure mais ce n’était pas tout à fait gagné d’avance non plus. Objectif atteint : nos deux plus grands anciens clients ont été remplacés par plusieurs nouveaux et même un peu plus que cela. Je remercie ici celles et ceux qui nous lisent et qui y sont pour quelque chose.
Notre année comptable se termine le 30 septembre et nous voici embarqués depuis trois mois dans un budget à +40%. Notre Q1 vient donc de s’achever et nous sommes aussi à l’objectif. Que demander de plus sur le plan commercial ? Deux ou trois autres choses dont un environnement économique souriant. J’y reviens plus bas.
Les finances ne font pas une entreprise. Olivier Sadran PDG de Newrest que j’interviewe dans l’épisode d’Histoires d’Entreprises le plus écouté de l’année le répète à plusieurs reprises. « Une entreprise est faite pour servir ses clients, faire grandir ses collaborateurs et produire des résultats ». Simple et efficace, j’aime beaucoup. Notre équipe a grandi cette année. Sébastien Normand et Aurore de Monclin nous ont rejoints récemment pour aider à notre développement à Paris. Sébastien se concentre sur les fonds de Private Equity et Aurore dans les Consumer Goods. Et puis Kazim Hasnain vient de planter notre drapeau à Londres.
Notre marque a gagné en visibilité. De très bons candidats frappent désormais d’eux-mêmes à notre porte pour rejoindre l’aventure. Mon agenda a donc bien changé dans l’année qui vient de s’achever, c’est aussi pour cela que j’ai aimé 2024. Enfin, il y a certaines habitudes que je n’ai pas changées et que je ne tiens pas particulièrement à changer: me rendre à Casablanca de façon régulière pour revoir l’équipe, rencontrer quelques clients africains et jouir de l’hospitalité marocaine.
Ne voyez là aucune fanfaronnade. BlueBirds ne fait pas exception à ce qui caractérise toutes les entreprises. Nous avons nos forces et nos singularités que je m’emploie avec l’équipe à faire grandir. Nous avons aussi nos faiblesses. Pour celles que je connais, je les tairai ici!
J’ai aimé 2024 aussi parce que je suis devenu écrivain. C’était un vieux rêve sur la longue liste de mes envies. Je veux remercier ici une nouvelle fois Guillaume Caudron d’avoir co-écrit « Réindustrialiser » avec moi et Nicolas Dufourcq d’en avoir signé la préface. Le sujet est désormais au cœur de nos préoccupations collectives. Les principaux media s’en sont emparés et tous les partis politiques l’ont inscrit à leur programme. Nos clients en discutent régulièrement avec l’équipe et moi. Ecrire provoque des rencontres inattendues qui produiront du fruit plus tard. Ces rencontres m’interrogent : quelle suite donner au livre? Un autre livre? Un projet de loi? Autre chose? Quand je demande à ChatGPT s’il peut me lister les bonnes nouvelles économiques et sociales de 2024 en France, il commence par me citer la réindustrialisation en cours du pays. Je crains qu’il ne s’emballe un peu mais là encore, que demander de plus? Deux ou trois choses encore, j’y reviens aussi plus bas.
J’ai aimé 2024. J’ai aimé les Jeux Olympiques et Paralympiques et y voir briller une alumni Camille Sénéclauze. J’ai aimé l’entrée en vigueur du traité mondial sur la haute mer. Il ouvre la voie à la création d’aires marines protégées couvrant 30% des océans d’ici 2030. Le rythme de la déforestation au Brésil a chuté de 30%. J’ai aimé l’IA au service de la recherche pharmaceutique. J’ai aimé voir l’explosion des capacités d’énergie solaire dans le monde. Elles ont atteint 2 térawatts, soit l’équivalent de la puissance de 2000 réacteurs nucléaires. J’ai aimé la production des premiers électrons de Flamanville. J’ai aimé lire et relire les posts de Cécile Chabaud, enseignante. Ils disent tant de notre époque, de ce que le passé nous a apporté et de ce que l’avenir nous promet. J’ai aimé la lettre à l’Europe de Luca de Meo. J’ai aimé lire le rapport de M. Draghi. J’ai aimé signer la déclaration d’Anvers. Elle a dû atterrir sur le bureau de Stéphane Séjourné dans ses nouvelles fonctions à Bruxelles. La stratégie industrielle de l’UE a maintenant sa bonne place au sein de la Commission européenne. L’inflation mondiale décroît et les taux de la BCE avec elle. J’ai aimé voir de nouveau le Maroc et la France s’embrasser.
En fait, sans se forcer, il y avait motif à réjouissance partout sur Terre en 2024. Je sais, il faut se garder d’avoir un champ de vision trop large quand on se réjouit d’une statistique ou d’un événement. A prendre de la hauteur, on ne voit pas que le beau. Mais nous venons de fêter la nouvelle année et s’il y a bien un moment où il faut regarder le monde et se réjouir de ses avancées, c’est bien maintenant. Et puis observer la planète est aussi un état d’esprit. Nous sommes une génération dont la confiance en l’avenir n’est plus une évidence. Elle est devenue un devoir.
Car le verre n’est pas davantage rempli qu’il n’est vide. Nos modèles démocratiques et républicains montrent de réels signes de faiblesse. La guerre fait désormais partie de notre vocabulaire quotidien. Si c’est l’environnement qui figure en haut de vos priorités, vous vous lamentez de la chute de la biodiversité ou de la hausse de la température du globe. Si c’est l’homme que vous placez au pinacle de vos attentions, vous vous inquiétez de la difficulté croissante de nos concitoyens à se loger et à se nourrir. Je garde toujours en tête cette statistique qui ne me quitte plus. Un tiers des Français vivent avec moins de 100€ sur leur compte en banque le 10 du mois. Si vous observez comme moi les chiffres économiques de la France, vous vous demandez comment tout cela va se finir. Mal, à moins d’un changement drastique de trajectoire. Le mois de mai 2027 semble lointain parce qu’il l’est.
Tout semble urgent et important. M. Eisenhower, avant de devenir Président des Etats-Unis, organisa les deux plus grands projets humains de l’Histoire: le débarquement en Normandie et le projet Manhattan. C’était un maître de l’organisation. Il avait su coordonner autour de lui Charles de Gaulle, Winston Churchill et Franklin Roosevelt en plus de centaines de milliers d’hommes et de femmes. Il avait dit-on un don particulier pour remettre à plus tard ce qui ne lui semblait pas urgent et déléguer ce qui pouvait l’être. Il ne gardait pour lui que ce qui ne pouvait pas attendre et d’importance capitale. Que ferait-il aujourd’hui s’il était à la tête de la France ou de l’UE ? Parfois je me demande. C’était un militaire avant tout. C’est aussi un militaire qui a remis sur pieds Notre-Dame de Paris avec des règles redéfinies pour l’occasion. Le financement du renouveau de la cathédrale n’a pas été un problème.
La crise politique que nous connaissons actuellement masque de plus en plus mal la crise économique, industrielle et sociale qui vient et la reconstruction qui s’en suivra. La dernière s’imposera d’elle-même. Quand elle adviendra, je me rappellerai la leçon apprise lors de ce qui fut l’une de nos plus grandes réussites de 2024. Il a fallu un homme à la poigne de fer avec un projet clair dans un cadre législatif dédié et simple pour faire renaître de ses cendres un monument vieux de mille ans.
J’ai aimé 2024, j’aimerai 2025.
Décidez avec moi que vous aimerez l’année qui vient. Décidez d’y être heureux. Prophétiser le bonheur, c’est déjà un peu le matérialiser. Et comme le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage d’après Albert Schweitzer, décider d’être heureux, c’est donc contribuer au bonheur du monde, pas seulement du vôtre.
Tout l’équipe BlueBirds se joint à Siham et moi pour vous souhaiter une belle et une heureuse année 2025.
Martin