Pour ne rien manquer, abonnez-vous à notre newsletter et recevez tous les mois les dernières actualités Bluebirds et des différents secteurs
Restons connectés
Restons connectés
Pour ne rien manquer, abonnez-vous à notre newsletter et recevez tous les mois les dernières actualités Bluebirds et des différents secteurs
Les établissements de santé doivent être attractifs pour les patients. C’est un enjeu majeur pour leur pérennité. Pourtant, au quotidien, les patients se sentent souvent perdus.
En Europe, le vieillissement de la population, l’augmentation des maladies chroniques, l’évolution des modes de vie et le coût de plus en plus élevé des traitements, augmentent considérablement les dépenses de santé supportées par les Etats et finalement, par la population elle-même. Pour y faire face, depuis les années 2000, ces pays ont mis en place des systèmes de transfert ou de partage du risque de l’Etat vers les établissements de santé via des modes de financement au forfait. Le financement unitaire par pathologie étant fixe, la qualité des soins et le nombre de patients pris en charge deviennent clés pour leur pérennité. C’est l’objectif même de ce type de réforme du mode de financement que d’apporter une dose de concurrence et responsabilisation des acteurs. On peut, bien sûr, contester ces systèmes de financement, il n’en reste pas moins qu’ils sont en place et étendent encore leurs périmètres.
Les effets sont multiples pour les établissements de santé. Intéressons-nous ici, à la nécessité qui en découle d’être attractif pour les patients. Pour développer cette attractivité, il est tout d’abord nécessaire de réaliser un diagnostic tout au long d’une chaîne de valeur allant de la connaissance de l’établissement par la population et les professionnels de santé de ville jusqu’au retour au domicile du patient. Cette chaîne de valeur est représentée ci-dessous.
Représentation conceptuelle de la chaîne de valeur de l’attractivité pour les patients
Un premier constat s’impose : les 2/3 de cette chaine de valeur se déroule alors même que le patient n’est pas encore venu physiquement dans l’établissement de santé. Clairement, une analyse de l’attractivité pour les patients manquerait son objectif si elle se contentait d’analyser les itinéraires de soin une fois le patient présent. Et tout l’enjeu est là. Une enquête que nous avons menée à l’occasion d’un projet de développement de l’attractivité dans un hôpital universitaire situé dans une capitale d’un pays d’Europe du Nord illustre bien l’amont de cette chaîne de valeur.
Nous avons posé, à plus de 350 patients, la question suivante :
Pour quelle raison êtes-vous venu dans cet établissement de santé ?
Pour plus de 45% d’entre eux, la proximité de l’établissement par rapport à leur lieu de résidence est la raison principale de leur venue. La bonne compréhension du mot proximité est importante. Lors des interviews des patients, ces derniers nous ont expliqué qu’il ne s’agit pas seulement de la distance en kilomètres mais aussi de la simplicité d’accès : un accès simple en voiture avec un trafic fluide et un parking garanti ou encore, des transports en commun directs et fréquents, par exemple, seraient, selon eux, l’idéal. Agir sur ces éléments n’est pas toujours possible pour un établissement de santé. Alors, comment faire pour être plus proche des patients ?
Une réponse possible est justement de créer des centres de soins stratégiquement répartis sur le territoire de vie de la population. En s’ouvrant à la population, les établissements de santé développent cette proximité.
L’établissement n’est plus sur un site unique mais réparti sur l’ensemble du territoire en cohérence avec son bassin de population. Certains experts vont même jusqu’à dire que l’hôpital pourrait alors se réduire à des plateaux techniques uniquement comme les blocs opératoires, l’imagerie médicale, les laboratoires de biologie médicale ou encore les plateaux de rééducation… Déjà quelques établissements novateurs ce sont lancés dans cette aventure et ont su trouver les bonnes organisations pour apporter cette réponse au besoin de santé de la population. Ils ont sans doute plus d’atouts pour convaincre les patients et sont plus attractifs. L’intérêt du modèle est confirmé à la fois en zone urbaine et en zone rurale. Le mettre en œuvre doit se faire en incluant tous les métiers qui composent un établissement de santé et même les professionnels de santé de ville. La tâche est ardue mais elle permettra de mieux répondre aux besoins de santé de la population. Plus que jamais, ce doit être notre objectif.
Ce point de vue a été rédigé par Rémi Piot, consultant spécialisé dans le secteur de la santé, et membre de la communauté BlueBirds. Il est spécialiste des systèmes de santé en France, Belgique, Luxembourg et Espagne. Il travaille avec et pour toutes les parties prenantes des systèmes de santé : les patients, les médecins généralistes et spécialistes de ville, les offreurs de soins de tous statuts, les régulateurs régionaux et nationaux, les payeurs publics et privés, les investisseurs privés ainsi que de nombreux acteurs de la digitalisation des parcours de soins des patients.
Avec plus de 100 projets réalisés, Rémi apporte une approche opérationnelle pragmatique pour faire réussir vos projets.