Nous confier une mission
Rejoindre la communauté

Edito Décembre 2019 : Demain tous Kazakhs ?

par Ghita Lahlou et Martin Videlaine, Managing Directors

Demain tous Kazakhs ?

Nous communiquions le mois dernier auprès de la communauté pour une demande de l’un d’entre vous pour un projet au Kazakhstan. En toute transparence, nous n’avions jamais vraiment cru que nous transformerions ce lead. Et pourtant

Evgeny, qui ne lit pas la langue de Molière, a traversé l’Europe cette semaine pour rejoindre cet immense Etat coincé entre la Russie, la Chine, la Mongolie et d’autres pays d’Asie Mineure. Il passera donc l’hiver à Nur Sultan. Si comme nous vous n’aviez aucune idée de ce que cette ville a à offrir, allez voir . Le centre d’affaires de la capitale du pays, ultra-moderne, n’a rien à envier à la Défense à Paris ou à Casablanca Financial City.

La demande de notre client est venue de Dubai, a atterri à Casablanca, est passée à Paris puis nous sommes allés chercher la perle rare à Londres. Staffer un tel projet aurait été impensable il y a encore peu. Nous sommes évidemment très heureux d’avoir pu répondre à ce besoin de staffing de notre client, un cabinet de conseil international. Satisfait, (et probablement autant surpris que nous), le client nous demande de remettre le couvert. Let Me Blow Ya Mind!

Le monde est plus ouvert aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été, les politiques isolationnistes de nos voisins anglais et amis américains (entre autres) n’y changeront rien. Cette drôle d’anecdote montre à quel point il est possible, avec un peu de professionnalisme, beaucoup d’opiniâtreté et une pincée de chance de vous accompagner dans plusieurs géographies sur des projets/fonctions nécessitant des compétences à haute valeur ajoutée. Restons conscients de ce que nous sommes : NC Partners On Demand est davantage positionné en Europe, vient de contractualiser ses premiers projets au Moyen-Orient et répond aux premières demandes clients en Afrique. Les Etats-Unis et l’Asie sont encore loin.
 
Le gouvernement kazakh s’inspire de l’Estonie. Wired  a classé la république balte 1ère société digitale au monde en 2017. Nous le savons, 2017, c’est la préhistoire dans l’industrie du digital, mais permettez-nous de vous arrêter quelques instants dans ce pays d’à peine plus d’un million d’âmes qui a connu les invasions de toutes sortes avant de retrouver son indépendance en 1991. Reparti de zéro à la chute du mur de Berlin dont nous fêtions les 30 ans il y a quelques jours, l’Estonie caracole aujourd’hui en tête de nombreux classements internationaux. Les parents qui nous lisent ne devraient pas être insensibles à la place de n°3 mondial du pays au classement PISA éducation. Cela laissera probablement Black M indifférent, mais pas nous.

Nouvelle constitution, nouvelle monnaie et une vision de société devenue réalité : le tout digital, y compris dans l’Etat. L’accès à internet est un droit fondamental depuis 2000. En inventant l’e-résidence pour particuliers et entreprises, l’Estonie a ainsi créé une forme de nationalité digitale ouverte aux non Estoniens. Objectif : proposer les services d’une administration minimaliste, agile et efficace. « Le programme […] cible les entrepreneurs, les nomades digitaux, les freelances et tous les entrepreneurs cherchant à gérer leur activité à distance ». L’Estonie a inspiré et continue d’inspirer de nombreux pays dans le monde, dont la France d’où est né FranceConnect et le Kazakhstan qui a annoncé vouloir lancer un programme de e-citizenship. Demain, tous Estoniens? se demandent Violaine Champetier de Ribes et Jean Spiri. A lire.

Reconnaissons-le, nous nous intéressons peu – disons plutôt que nous ne regardons que très peu – des pays comme l’Estonie. Quant au Kazakhstan… BNP Paribas, largement cité par les auteurs de Demain, tous Estoniens ? est un contre-exemple. Le Groupe bancaire a bien raison : si vous ne l’avez pas déjà fait, nous vous invitons à observer de près ce qui se passe là bas. Ces pays sont en train de développer un nouveau concept de « Government as a Platform ». En mettant à disposition des services destinés à des e-résidents, ils se présentent comme des « Country as a Service ». Ils réinventent la notion d’Etat-nation et construisent un environnement business particulièrement favorable. Skype est né en Estonie. It’s like that !

A l’origine du projet de e-résidence, Taavi Kotka précise : « Le marché des personnes qui vendent leur matière grise représente 20 trillions de dollars. C’est aussi le marché des personnes qui peuvent vendre leurs services à distance, indépendamment de leur lieu de vie ». Cette disruption pose la question du consentement à l’impôt. Kersti Kaljulaid, actuelle Présidente de l’Estonie, l’a bien compris : « Nous reconnaissons qu’il est nécessaire de penser aux systèmes fiscaux si les gens travaillent en même temps pour cinq entreprises différentes dans cinq pays différents. Il faut régler ce problème. Nous ne pouvons pas le faire seuls, nous devons le faire à l’échelle mondiale ».

Tout un programme : walk this way !
 
PS: A celles et ceux qui préfèrent de loin Mozart à Run DMC, qu’ils se rassurent. Non, NC Partners On Demand ne souscrit pas à la vulgarité de certaines images ou textes des videos que nous vous proposons ce mois-ci. Mais le rap a aussi ses bijoux !