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Diane Moshiri a rejoint les équipes de BlueBirds en septembre dernier. La mission de la business developer, discrète et passionnée, sera de participer au développement commercial de BlueBirds, toujours en pleine ascension depuis ses débuts.
Avec son aura douce, son grain de voix posé et sa gestuelle gracieuse, la personnalité de Diane respire une sérénité peu commune. En l’écoutant raconter sa vie un après-midi d’octobre dans son appartement parisien, j’essaye de mettre le doigt sur ce qui lui confère une telle tranquillité. Naturellement, je me fixe sur la voix de Diane. Et son petit accent. Si léger qu’il pourrait passer inaperçu. “Je suis née en Iran et suis arrivée en France à 14 ans. Le persan est ma langue maternelle”, sourit malicieusement l’intéressée.
En 1979, le père de Diane, avocat et francophile, emmène sa famille en vacances en France. Pendant le séjour, la révolution iranienne éclate et ce qui n’était qu’un séjour d’agrément de deux semaines, se transforme en une seconde patrie. “Ayant fait toute ma scolarité à l’école française de Téhéran, l’intégration s’est bien passée. J’avais un bon niveau et je me suis fait des amis facilement”. Diane tient à le souligner : si elle a dû quitter son pays, elle estime que son installation en France s’est faite dans des conditions privilégiées.
Derrière les lunettes sages, le goût du risque
La jeune Diane poursuit donc brillamment sa scolarité, passe son bac, rejoint les bancs d’Assas pour une licence d’économie et termine ses études par un DEA à Dauphine en 1989. “L’économie était un peu une évidence à l’époque. Je m’intéresse depuis toujours à la vie des entreprises.” En parallèle, elle monte une première société avec son frère, un labo de développement photo. Une première expérience entrepreneuriale qui en dit bien plus sur Diane qu’elle ne veut le croire. Car déjà, son ambition contraste étonnamment avec la personnalité qu’elle affiche. La sage Diane n’hésite pas à prendre des risques, à investir. Mais jamais sans avoir pesé le pour et le contre, toujours en se donnant pour le projet en lequel elle croit et toujours avec des personnes de confiance.
Sa carrière démarre dans une société de gestion de portefeuilles boursiers. Licenciée économique au bout de quelques années et sans appétence particulière pour les chiffres, elle se fait accompagner pour élargir ses horizons. “Et là, on me dit que je devrais me réorienter vers un métier à dominante commerciale. J’étais très surprise. Vous savez, j’avais cette image du commercial tchatcheur et pas très sérieux. Mais j’ai quand même regardé le marché. Et je me suis rendue compte qu’il y aurait toujours besoin de commerciaux.” Rapidement, Diane est recrutée dans le secteur de la vente de prestations intellectuelles en B to B et fait ses armes.
Une entreprise avec un supplément d’âme
En 1998, c’est la bascule. “Je dis toujours qu’il y a eu un avant et un après 98”, s’amuse la quinquagénaire. Cette année-là, Diane est recrutée par CFC Experts, une entreprise spécialisée dans le conseil en tarification des risques professionnels. Une expérience qui va marquer toute sa vie, aussi bien professionnelle que personnelle. “Nous n’étions qu’une quinzaine de salariés dans une structure très horizontale. Il y avait un esprit de partage hors du commun, des rapports de confiance comme on en voit rarement et une authenticité dans les relations. Je me suis éclatée, il n’y a pas d’autre mot.” Car CFC était une entreprise avec un supplément d’âme, comme peu d’entre nous ont eu la chance d’en connaître dans leur parcours.
Passionnée par son nouveau job, Diane engrange les contrats et les clients. À tel point qu’au moment de la revente de l’entreprise, elle est pressentie pour codiriger la structure aux côtés de deux fonds d’investissement à l’occasion d’un LBO. Diane y croit tellement qu’elle s’endette pour monter au capital. “J’ai travaillé dur pendant des années. En quatre ans, le chiffre d’affaires a doublé, et l’ensemble des indicateurs avec. Ce qui a permis une sortie anticipée des fonds.” En 2006, CFC Experts est vendu à Alma Consulting Group (devenu Ayming) et c’est ainsi que Diane intègre les équipes de la société. Elle va y rester 12 ans. Professionnellement, c’est un autre monde : LE leader du conseil opérationnel, 1700 collaborateurs, 271 M€ de CA, 90 M€ d’EBITDA à son apogée, une offre de service diversifiée et une approche commerciale radicalement différente de ce que Diane pratiquait chez CFC. Mais à nouveau Diane trouve sa place. Peut-être parce qu’au fond, elle s’épanouit en obtenant l’approbation de sa hiérarchie, en créant de la valeur, en sachant que ce qu’elle fait a du sens : “Rendre les entreprises plus performantes, ce n’est pas une expression creuse. À la clé, ce sont des emplois pour des gens.”
De key account manager à aidante familiale
En 2015, Ayming se restructure. Un PSE est ouvert. Diane, dont la motivation est entachée, ne s’y retrouve plus et en 2017, elle part pour de nouvelles aventures : “La société avait cru à vitesse grand V. La philosophie avait beaucoup changé. Je suis partie, persuadée que j’allais rebondir”, analyse-t-elle. Mais voilà, la vie rattrape Diane. Son père tombe gravement malade. Elle décide de mettre sa carrière entre parenthèses pour l’accompagner pendant sa fin de vie. “Les gens sont assez surpris de mon choix mais c’était très naturel.” Diane retourne en Iran après le décès de son père pour s’y ressourcer, se retrouver et se reconstruire.
Elle revient sur le marché du travail début 2021. Après un court passage dans le conseil en Ressources humaines, Diane pose ses valises chez BlueBirds. Mais pourquoi ici et pas ailleurs ? “L’annonce parlait de petites structures, de culture d’excellence, d’authenticité, le tout dans le cadre d’un projet entrepreneurial. Cerise sur le gâteau, il y avait “Histoires d’entreprises”, le podcast de Martin Videlaine ! Bref, tout pour me séduire.” Tout ce pour quoi Diane est faite, aussi.
Déborah Coeffier