Portrait Mars 2021

Accueil » Non classifié(e) » Portrait Mars 2021

Consultant indépendant spécialisé dans le retail, l’e-commerce et la e-distribution, Jérôme Gasser est le nouveau client partner de BlueBirds. Après dix ans passés à l’international et une formation en développement durable à Cambridge, il a fait le choix de changer de vie pour revenir à des projets qui ont du sens pour lui, dans un monde bouleversé par la pandémie.

Jérôme Gasser possède une personnalité à la fois discrète et audacieuse. À 43 ans et après une carrière à l’international bien remplie, ce cosmopolite dans l’âme a décidé de revenir à ses racines. Ici, à Nice. Près de sa famille et ses amis. Là où le soleil se lève sur les montagnes et se couche sur la Méditerranée. Comme beaucoup, Jérôme Gasser a vu ses projets bousculés par la pandémie. Ou plutôt, elle les a accélérés. « Ma femme est Autrichienne. Nous nous sommes rencontrés en Suède et nos trois enfants sont nés dans trois pays différents. Pendant des années, je prenais l’avion deux fois par semaine. C’était la vraie vie d’expatrié, une expérience vraiment enrichissante et nous adorions cela. Mais subitement et contre toute attente, l’année 2020 nous a vraiment donné envie de revenir à l’essentiel, en France. »

Après une première vie professionnelle en cabinet chez Bearing Point et Ineum Consulting (ex-Deloitte Conseil), Jérôme est chassé et intègre les équipes internationales de Métro, le géant des grossistes alimentaires pour professionnels. Il est d’abord recruté comme responsable des projets stratégiques, de l’Europe de l’Est à l’Asie, avant de devenir responsable de la conception et du développement opérationnel du e-commerce et du « Food Service Delivery ». Mais voilà, un matin de septembre 2019, il décide de voler de ses propres ailes et cofonde Adjacent Possible Network. « J’avais besoin de pouvoir organiser mon temps différemment. Je venais d’être intégré à Cambridge pour suivre une formation dans le développement durable. C’était un pari un peu fou mais je voulais prendre du recul et remettre du sens dans mes activités au quotidien, travailler davantage pour moi. » Son profil, très équilibré entre le consulting et le corporate, lui permet d’avoir une longueur d’avance sur les attentes et les besoins des entreprises, mais aussi de la société en général. 

Développement durable et intelligence artificielle, les clés du monde de demain.

Pour ce spécialiste du conseil et du management, la croissance verte n’a rien d’une chimère ou d’un horizon lointain. « Mes convictions personnelles m’ont toujours poussées à essayer de faire mieux. Lorsque j’étais en charge du Food Service Delivery sur le marché Autrichien, chez Métro, nous avons réussi à réduire notre consommation de 30 tonnes de plastique sur une année. C’était du win-win. » Cet amoureux de la nature, fana de cyclisme et de triathlon — qui n’hésite pas à se lever à 6 heures du matin pour aller courir et être rentré à temps pour le petit-déjeuner — est un « éco-convaincu ».

Loin de tout militantisme, il a pris la mesure d’un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. « Ne pas prendre en compte le développement durable est un risque énorme pour les entreprises aujourd’hui. Que ce soit des risques liés aux ruptures d’approvisionnement sur la chaîne de production à cause d’un phénomène climatique extrême ou une pandémie, on ne peut rien y faire mais cela a un coût. De même, les consommateurs sont de plus en plus informés sur l’éthique des produits. Si ce qu’ils voient ne leur plaît pas, ils n’hésiteront plus à boycotter une marque. » De la même manière, il s’intéresse de près à l’intelligence artificielle et à ses applications dans le retail, qui selon lui, augure de futures innovations d’ampleur.

Cette capacité à élargir les champs d’action, s’accompagne chez Jérôme Gasser, d’une indéniable honnêteté. S’il n’est pas du genre à faire des vagues, il a fait de la correction et de la droiture sa ligne de conduite. « Je crois que cela me vient de mon éducation. Ma famille — des entrepreneurs sur trois générations — m’a appris ce qu’était la valeur du travail. Quand on fait quelque chose, on le fait bien. C’est aussi simple que cela, pas besoin de gonfler le torse. » Il l’admet lui-même, cette volonté de bien faire le pousse à un certain niveau d’exigence. Une valeur fondamentale, d’ailleurs, pour les membres de la communauté BlueBirds, qui a séduit le nouvel indépendant et l’a incité à devenir client partner. « Martin et Ghita travaillent avec des profils de haute volée, des experts en leur domaine. Chez BlueBirds, on se fait confiance et on travaille dans un esprit de co-construction qui peut faire défaut à des structures plus établies. Et je pense que c’est le sens de l’Histoire : les entreprises cherchent des alternatives au marché traditionnel. Parce que c’est l’avenir. En tant qu’indépendant, on ne travaille pas moins, on travaille même sans doute plus. Mais le professionnel s’articule avec le personnel pour créer l’épanouissement, l’équilibre et la flexibilité. » Un équilibre et une liberté qui n’ont pas de prix.

Déborah Coeffier