Aujourd’hui, je suis reçu par Luc Themelin dans les locaux flambants neufs du Groupe Mersen, expert mondial des spécialités électriques et des matériaux avancés. Mersen est inconnu du grand public et pourtant leurs produits sont partout. Dans le train que vous empruntez quotidiennement, dans l’avion qui vous emmène en vacances. Ils sont également dans des produits plus confidentiels mais qui en feront rêver plus d’un comme le télescope James Webb ou la Mercedes de Lewis Hamilton. Ils seront peut-être demain dans les véhicules électriques de tout un chacun. Mersen développe de nombreux produits hautement technologiques autour du graphite, mais pas que, d’où son ancien nom « Le Carbone Lorraine » ou « le Carbone » pour les intimes. L’histoire de Mersen commence il y a un peu plus de 120 ans. Reparcourir, ou plutôt tenter de parcourir l’histoire de Mersen, c’est traverser l’histoire d’une partie de l’industrie française et de quelques grands capitaines d’industrie. Henrion et Ferraz étaient avant tout entrepreneurs et leur nom ne vous évoquera pas grand-chose. Cela devrait être davantage le cas pour Folz ou Kron qui se succédèrent à la tête de Mersen avant de prendre les rênes respectivement de PSA devenu Stellantis et Alstom.
On ne devient donc pas patron de Mersen par hasard même si Luc évoque souvent la chance dans l’interview qui suit. Luc m’a reçu avec son équipe de communication de la façon la plus chaleureuse qui soit, mais de sa voix grave et de quelques phrases bien senties dans les premières secondes de notre rencontre, j’ai su que Luc fait partie de ces dirigeants qui disent ce qu’ils pensent sans prendre trop de gants. On n’est pas dirigeant sans avoir un caractère fort. Je crois pouvoir dire que Luc en a du caractère, et pas qu’un peu. C’est un ingénieur, un vrai, un amoureux des technologies qu’il fait développer, un amoureux des équipes qu’il dirige et un amoureux de l’histoire de son entreprise.
Il en a fallu du temps, beaucoup, pour que cette ETI de notre patrimoine industriel devienne à ce point avancée technologiquement. Avec Luc, nous plongeons dans ce qui a fait et fait encore la force et la beauté de notre industrie mais aussi dans ce que notre pays ne sait plus faire aussi bien (ou plus du tout) face aux Japonais, aux Américains, aux Allemands ou encore aux Coréens. Les pays se spécialisent nous rappelle Luc.
Écoutez l’histoire de Luc et de Mersen.
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