Laetitia Truchi-Janowski – Portrait

par Tiphaine Scott de Martinville

Laetitia Truchi-Janowski est membre de la communauté NC Partners On Demand.
Elle intervient en tant qu’indépendante / manager de transition.

Laetitia Truchi-Janowski est une femme de son temps : curieuse, hyper-active, joyeuse et collégiale. Je la retrouve attablée au fond du Café Mademoiselle, qui porte l’héritage de l’unique Mademoiselle, celle de la rue Cambon. Ces derniers jours, le lieu et l’heure de notre rendez-vous ont beaucoup changés, au rythme d’agendas d’indépendants, que les possibilités de missions, développements, rencontres, enfants, chéris, amis… bousculent quotidiennement.

La vie d’une femme ?… Pas que. Nous voilà prêtes à partager nos histoires. Car c’est d’abord ça, Laetitia : poser autant de questions qu’elle en reçoit, pour mieux mêler les parcours. Avec une intimité immédiate, nous tournons les pages de sa vie. Sur la table, ordinateurs, téléphones, casques de scooter et chargeurs, voisinent avec les anciens thés et les nouveaux décas.

Le moteur de Laetitia est une évidence : entreprendre… ailleurs… à plusieurs. C’est peut-être le fruit d’une enfance au bord de l’eau, cette mer qui appelle à découvrir le large. Alors qu’elle a 10 ans, ses parents s’expatrient près de New York : les années IBM battent leur plein. Laetitia est bien sûr du voyage, assoiffée d’apprendre… à commencer par l’anglais. Inscrite dans une école américaine, elle découvre la banlieue noire des années 1980, cet East Cost qui rappelle le New York de Warhol, Madonna et Basquiat. Rentrée en France, Laetitia démarre une licence de géophysique, qu’elle termine avec une école de commerce. Apprendre encore, les mains dans la matière et les pieds sur le terrain. Une rencontre la lance dans le BTP, au cœur d’un groupe entrepreneurial conduit par trois frères libanais. Ils l’entraînent à sillonner les chantiers, dont Laetitia challenge la gestion et les états d’avancement. Dans ce milieu traditionnellement masculin, sa douceur ferme l’aide à progresser. La fin est plus rude, quand le putch de certains collaborateurs, bras armés d’investisseurs américains, mène le groupe à sa perte.

Laetitia rebondit dans le conseil. Puisque l’envie de découvrir la guide, elle se spécialise dans les Télécoms. L’industrie est alors en perpétuelle innovation : offres à réinventer, nouveaux usages, expansions internationales vers des pays où le téléphone est la richesse ultime… Laetitia garde l’envie d’ailleurs chevillée au corps. Un aller simple l’entraîne à Dubaï, dans ce pays melting-pot où tout sort à l’époque du sable. Rejoignant une groupe Télécom qui souhaite développer une activité de conseil, elle construit l’équipe, attire les talents, trouve des niches… Son goût d’entreprendre devient patent. C’est à Hong Kong que Laetitia y donne vie. Avec une amie, elles lancent un ambitieux projet e-commerce de distribution de meubles. Les deux associées se complètent à merveille pour suivre toute la chaîne, depuis la création jusqu’à la vente des produits à distance. Outre le digital, l’aventure donne à Laetitia le langage des fonds d’investissement. Cinq ans et bien des développements plus tard, c’est pourtant un manque de financement qui stoppera le projet. Laetitia éprouve alors l’envie de rentrer en France, pour retrouver le souffle de la nouveauté. A Paris, elle prend un poste de Directrice marketing et digital, mâtiné de pure player. Toujours joueuse, après avoir tant navigué dans des mondes d’hommes, Laetitia apprivoise désormais l’univers de la femme, au sein d’un groupe de lingerie. Sans doute est-ce là que rejaillit son goût pour l’esthétique. Car elle aime plus que tout créer des ambiances, bercée par ces couleurs chaleureuses qui facilitent le lien. Encore, pourtant, revient l’envie d’entreprendre à plusieurs. Nouveau projet, nouvel associé… Laetitia remonte dans le train du digital, tourné vers le textile et l’ameublement. Sans oublier entre temps, de livrer des conseils précieux sur la manière d’organiser cette chaîne de valeur.

C’est ainsi que Laetitia avance : aventurière, esthète du changement, louve auprès des siens, «kiffeuse» et avide de la suite… Elle se découvre aussi ultra-sportive, toujours partante pour un sport à risque. Au quotidien, Laetitia a surtout le goût de ce lien indéfinissable, presque poétique, qui la pousse constamment vers la communauté. Comme un dîner partagé, où de jolis plats se termineraient à plusieurs, tenus par une recette que le lien emmène ailleurs. Le couvert dressé autour d’un bouquet de pivoines, Laetitia élabore maintenant autour de ce que nous ferons ensemble, nouvelle page de l’histoire NC Partners On Demand que nous avons envie d’écrire à plusieurs.