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Expert-comptable et spécialiste des processus métiers, après deux décennies dans l’industrie, Xavier Fenard vient de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle : WEPILOT, du nom de son cabinet spécialisé dans la transformation des PME-ETI et la performance durable. Avec cette nouvelle structure, il souhaite se consacrer à ce qui représente à ses yeux l’avenir du monde économique : la transversalité et la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE).
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Xavier Fenard n’a pas peur de casser les codes. Pour sa campagne de communication afin de présenter au monde WEPILOT — son cabinet spécialisé dans la transformation d’entreprise et la performance durable — il a reproduit à la virgule près le mythique générique de Star Wars ; son, images et opening crawl à l’appui.
Si la référence prête à sourire, elle montre aussi la capacité de Xavier Fenard à sortir des sentiers battus, à se montrer créatif et se dévoiler tel qu’il est ; sans fard. « Mon père était un passionné de cinéma et j’ai passé mon enfance dans les salles obscures avec Gary Cooper et tant d’autres. Aujourd’hui encore, je passe facilement d’un Blockbuster à un film d’auteur russe. Cet éclectisme et cette créativité font partie de moi et sont un véritable moteur au quotidien dans mon travail », résume l’homme de 56 ans.
Pourtant, si l’art est omniprésent dans le quotidien du consultant — il écoutait un groupe de pop indé anglais en travaillant juste avant cet entretien — il n’en a pas fait son métier. Elevé dans une famille de la classe moyenne à Metz, Xavier Fenard a d’abord fait le choix de la sécurité. « Je voulais assurer mon avenir. » Le bon élève qu’il est enchaîne le tiercé gagnant prépa-école de commerce-expertise comptable et commence sa carrière en 1989 dans un cabinet d’audit.
Le langage subtil des finances et de la comptabilité
Son travail d’auditeur lui permet de connaître rapidement toutes les arcanes de la vie en entreprise, de A à Z, en passant au crible comptes de bilan et de résultats. Il découvre les atouts et les fragilités des organisations. « La comptabilité n’est pas une discipline rébarbative, c’est un langage pour rendre lisible les capacités et les orientations stratégiques d’une entreprise. C’est la traduction chiffrée d’un projet et d’une ambition. »
Au bout de quelques années, Xavier Fenard se voit confier la direction administrative et financière des filiales françaises du groupe Arbed, qui deviendra Arcelor puis ArcelorMittal. En 2008, il prend la tête de la direction Process Management de l’organisation commerciale Europe du groupe. Son rôle ? Optimiser le fonctionnement des services ; de la prise de décision au retour d’expérience, en passant par la mise en application sur le terrain. « J’ai la conviction que la notion de performance est multiple. Elle est économique, mais aussi humaine, culturelle, sociale, environnementale. C’est aussi une identité qu’il faut à la fois cultiver et toujours questionner, pour tenter de l’améliorer. La créativité au fond, c’est avoir des idées et surtout écouter celles des autres. La performance, c’est développer des process pour mettre en œuvre ses idées,analyse le consultant. Les process ne sont pas de vilaines règles qui brident la créativité mais des séquences qui mettent en scène un ou des acteurs, une activité pour produire un résultat. » Tout est processus, partout, tout le temps. Plus ils sont agiles et adaptés à nos besoins, plus belle la vie.
Au carrefour de la performance financière et de l’excellence
Les années passent et Xavier développe une véritable expertise et l’idée de se mettre à son compte le titille. « Pour moi, fonder sa boîte, c’est comme écrire son premier roman : il faut le faire une fois dans sa vie ou au moins avoir essayé. J’avais envie de mettre à disposition de plus petites structures ce que j’ai appris tout au long de ma carrière, pour mieux planifier, produire, piloter et progresser. En quatre mots : être plus performant. » Et c’est tout l’atout d’une personne comme Xavier Fenard : sa connaissance de la chaîne de valeur, sa capacité à prendre du recul, ses analyses pour pointer ce qui fonctionne et ce qui pourrait être amélioré, prendre les réflexions de tous les acteurs et orchestrer la co-construction des solutions, pour se transformer ou atteindre ses objectifs.
Le monde de l’entreprise est à la croisée des chemins : la révolution numérique et technologique est en marche et le défi environnemental et sociétal est un challenge encore plus grand à relever. Mais comment faire ? En se tournant vers la RSE, la Responsabilité sociale et environnementale. Xavier Fenard est passionné par le sujet : « Il est temps de transformer les process (encore eux) des entreprises pour faire face aux nouveaux enjeux de la gouvernance responsable, de la diversité, de la préservation des ressources et du réchauffement, les relations de travail… Nos modes de production ont progressé moins vite que nos smartphones. Il faut réagir ! En s’approvisionnant localement, en réduisant nos émissions, en embauchant des jeunes diplômés plutôt que de faire défiler les stagiaires, en co-construisant des projets d’entreprise avec les collaborateurs. Ce n’est pas juste du bon sens, c’est aussi se tourner vers le futur et se donner toutes les chances de réussir. » Comme disait W. Churchill : « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. »
Par Déborah Coeffier