Nous confier une mission
Rejoindre la communauté
Image d’introduction du blog BlueBirds
Icône filtres du blog

Patrick Eymard, passionné de technologie au service des personnes

Passionné de nouvelles technologies depuis le plus jeune âge, ingénieur informatique passé par Thalès, Engie et Areva, Patrick Eymard est manager de transition depuis 6 ans. Son crédo ? Être au service des autres et porter les transformations numériques “des personnes aux personnes”.

“Ma plus grande réussite professionnelle, c’est ça !” plaisante Patrick Eymard en brandissant fièrement une petite chose plate et légère. L’objet en question ? Un ordinateur rose fushia qui lui a été offert par son équipe le jour de son pot de départ de chez Engie, après 8 ans de bons et loyaux services en 2019, comme Chief technology officer (CTO) puis comme Directeur des systèmes d’information (DSI). Au-delà de l’anecdote amusante, c’est avant tout un symbole pour le manager de transition de 57 ans. “Pendant des années, je les ai bassiné en leur disant que si on nous demandait un ordinateur rose, il fallait faire en sorte de le livrer. Et j’ai réussi à les emmener dans mon envie de service.”

Pour Patrick Eymard, son travail consiste avant tout à se mettre au service des autres. Que ce soit dans le retail, les transports ou les énergies, il s’adapte aux demandes. “Les gens avec qui je travaille sont des experts de leur métier. Ce n’est pas moi qui vais leur dire ce qu’ils doivent faire. Ils ont une demande bien spécifique et c’est à moi d’obtenir le résultat qu’ils recherchent.” Voilà ce qui le motive tous les jours : obtenir un résultat (et c’est loin d’être une sinécure), être créatif (oui, la technologie est un monde en technicolor) et soigner les écosystèmes relationnels (prendre soin des autres en définitive).

Tout cela lui vient probablement en partie de son éducation. Fils d’un polytechnicien et d’une radiologue, Patrick Eymard grandit dans “une famille de cartésiens et de scientifiques où l’on discute mécanique quantique le dimanche midi”. À 10 ans, son père lui offre son premier ordinateur : un ZX81 de la marque Sinclair qui se branche sur une télé bombée, avec 1 ko de mémoire. Il passe des heures à jouer et apprendre à coder. Une passion qui ne l’a pas quittée depuis 47 ans. À tel point, qu’à 14-15 ans, il est déjà pigiste pour des magazines spécialisés et craque ses premiers jeux sur disquette avec ses copains.

D’une expertise technique au management des hommes

Il passe son bac à 16 ans et intègre le lycée Hoche en prépa à Versailles où il se laisse porter. “Il y avait trois filles dans la classe. Je suis tombé amoureux et franchement, j’avais d’autres préoccupations que plancher toutes les nuits sur des problèmes de maths. Je me suis laissé porter en faisant le strict minimum.” Une désinvolture qui ne l’empêche pas d’intégrer l’Ensiie et d’en sortir diplômé à 21 ans, en 1988.

Pendant une décennie, Patrick Eymard travaille dans diverses entreprises, aussi bien comme technicien des systèmes d’information que comme commercial ou acheteur. Dans une filiale de Thomson, chez Alcatel, Legrand ou encore Getek. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’un individu qui le pousse à voir le monde sous un nouvel angle. “C’était un expert de la sécurité des systèmes un peu fou. Il m’a aidé à comprendre que je devais investir sur moi, plutôt que sur la technologie et apprendre à gérer des hommes et des femmes.” Jusque-là, Patrick n’avait pas idée qu’il pouvait aussi encadrer, faire des audits… Une vraie révélation. “Depuis, je suis resté un geek, mais uniquement dans ma vie personnelle. J’ai 13 PC, une imprimante 3D, mon ordi principal se refroidit à l’eau… Un vrai sapin de Noël !”

“Jésus n’est pas fétichiste des pieds”

Nous sommes en 2003, Patrick est AMO chez Thalès. Il intègre un programme Talents qui lui permet de se former pendant 18 mois comme manager. Il est même suivi directement par Elisabeth de Dumas, coach personnel de Denis Ranque. “Tous les lundis matins, elle m’a retourné la tête pendant plus d’un an et demi. Grâce à elle, j’ai découvert ce qui me motivais : je suis un être de service ; tout comme l’informatique est un marteau qui sert à planter des coups.” Sa matière quotidienne est un outil, un moyen pour atteindre un objectif plus grand. C’est en cela qu’il est un bon manager : il aide les autres à donner le meilleur d’eux-mêmes, de leur volonté et de leurs compétences, et à travailler dans de bonnes conditions. “Jésus n’est pas un fétichiste des pieds. Il lave les pieds de ses disciples pour qu’ils portent la parole au plus loin, pas parce qu’il aime les pieds.”

À partir de là et pendant presque 20 ans, Patrick Eymard va encourager, soigner, parfois bousculer les gens qu’on place sous sa responsabilité, avec des équipes toujours plus importantes. De Thalès à Engie, d’Engie à Areva ; de CTO à DSI, de DSI à Directeur des opérations. “Je suis passé de brancher des câbles sous la table, à encadrer plusieurs centaines de personnes.” Il faut dire que son enthousiasme et son franc-parler un peu naïf, doublés de sa gentillesse innée, en font un être solaire. Son sens de l’humour a un certain succès aussi.

En 2020, alors que le Covid entraîne un premier confinement, il est remercié par son employeur. Il en profite alors pour réfléchir. D’abord pour prendre soin de sa santé et se faire opérer. Écrire pour jeter sur le papier ses réflexions et les instants clé de sa vie. Développer son projet de vie “AllPeople”, une plateforme numérique de transmission de son héritage numérique à travers les générations. Ensuite, pour prendre un autre chemin professionnel : celui du management de transition. Une forme d’indépendance qui lui plaît fondamentalement. C’est d’abord l’occasion de progresser, d’apprendre, d’exprimer sa créativité. “Quand on me parle d’une mission, il faut qu’elle me fasse sourire, qu’elle me donne envie. Et si je ne connais rien du domaine où l’on a besoin de mes services, c’est encore mieux ! Emmener les gens vers un but, ce sont avant tout des expériences humaines. La technique, ce n’est que du bonus. Pour moi, le management de transition : c’est d’abord éviter les conneries, surtout dans des domaines qu’on ne maîtrise pas et ensuite, dès lors qu’on a bien compris, réaliser des trucs pas trop débiles.” En clair, ne pas débarquer en croyant avoir la science infuse, ne pas aller contre la culture d’une entreprise, écouter, faire preuve d’empathie même quand ce n’est pas toujours facile. Bref, “avoir les deux pieds dans le gazon et le regard au loin.”

Par Déborah Coeffier