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Fondateur du cabinet Robin Laurel, le spécialiste de l’innovation propose aux start-ups et PME souhaitant améliorer leur impact environnemental de les accompagner de A à Z, du diagnostic à la mise en place concrète d’un plan d’actions.
Il parle plus vite, réfléchit plus vite, arrive aux solutions plus vite. Marc Chaussade brille par son intelligence peu commune, presque intimidante. Non pas que l’intéressé en soit particulièrement fier, c’est une de ses caractéristiques, tout comme son visage rond et ses lunettes.
Au-delà de son parcours étudiant hors normes, axé sur les sciences dures – après ses classes préparatoires, l’Ecole Normale supérieure et une thèse en recherche fondamentale au Commissariat à l’énergie atomique – Marc Chaussade a fait le choix de travailler dans l’industrie, lui qui voulait du tangible et du concret dans son quotidien. “Je me suis amusé pendant mes études, mais je m’y suis aussi pris comme un pied par rapport à mon projet professionnel. J’ai fait de la recherche fondamentale sur un sujet qui n’intéressait personne. En revanche, j’ai développé une approche systémique des problèmes qui me sert toujours aujourd’hui”, raconte le tout jeune quinquagénaire.
De la recherche fondamentale à la stratégie de l’innovation
Ce qui aurait pu être un handicap pour son CV se transforme finalement en atout. En 1998, il est recruté par Elkem Silicones, qui fait face à un vrai casse-tête technique sur une question de traitement de surface. “L’entreprise avait tout essayé et ne trouvait pas de solution. Ils ont pris le risque de recruter quelqu’un avec un regard neuf et ça a payé.” Marc Chaussade troque sa blouse de laboratoire pour un casque de chantier et des chaussures de sécurité. L’aventure de la R&D va durer huit ans.
En 2006, il intègre un centre d’innovation dans le textile. Il est chargé du pilotage de la stratégie de l’innovation. La découverte du monde du textile est une source d’émerveillement : “Du tissu, il y en a partout : dans les vêtements, mais aussi dans les bâtiments, les cosmétiques… Les mécanique des machines textiles, leur précision et leur délicatesse, la beauté des nappes de fils mettant en mouvement 10 000 fils, le tout à une vitesse folle, montrent l’ingéniosité et la technicité de ceux qui les ont conçues. Ça place le niveau d’exigence à une autre altitude et ça apprend l’humilité.”
Une autre activité essentielle concerne le dépôt de brevet et la propriété intellectuelle : “Attaquer un brevet de la concurrence, c’est assez rigolo. Sauf si on veut le faire tomber, le but du jeu est de s’assurer que la partie adverse accepte de nous faire bénéficier gratuitement de son invention.” Assez logiquement, il bascule dans le développement d’une business unit en intelligence économique, pour faciliter l’accès aux données et aux innovations à ceux qui en ont réellement besoin au quotidien.
Viser les sommets
En 2013, pour fonder un service d’intelligence stratégique au sein d’AllEnvi, l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement, un consortium regroupant les plus grands organismes de recherche du pays tels que le CNRS, l’INRAE, la CEA, les universités… et dont le but est de coordonner l’ensemble de leurs recherches en direction de la transition écologique. “Il a fallu réinventer le système de collecte des études et de leur diffusion car sans requête précise, il est facile de se perdre dans la multitude des informations. Nous avons développé un tout nouveau système pour l’accès de tous, des experts aux néophytes.”
La nouvelle offre fonctionne rapidement à plein régime, Marc Chaussade décide de se lancer dans une nouvelle aventure : “Ça faisait 10 ans que je pensais à l’entreprenariat mais j’ai longtemps considéré que je n’étais pas assez armé sur le volet commercial, alors qu’au fond, si.” Il fonde donc en 2022 Robin Laurel. Robin pour le rouge-gorge et Laurel pour le laurier, deux symboles tout à propos pour une structure spécialisée dans la Recherche et Innovation et l’accompagnement des PME dans l’évolution de leur impact environnemental. “De nombreuses petites entreprises veulent changer mais ne savent pas quelle direction suivre (plutôt l’économie circulaire ou les économies d’énergie ?), n’ont pas les compétences en interne pour innover ou tout simplement pas le temps.” Marc les aide à sortir de leur zone de confort pour se montrer innovant. “Je n’ai pas la prétention de dire ce qui est bien ou mal ou ce qu’il faudrait faire. Les patrons et salariés sont les premiers experts de leur métier. Comme le rouge-gorge, je suis un auxiliaire d’innovation durable efficace.”
C’est avec ce concept que Marc vient d’ailleurs de remporter successivement le prix start-up “Entreprendre à 50 ans et +”, puis le Parcours Entrepreneur 2023 de Ticket for Change. “Mon ambition est d’accompagner 100 PME dans 5 ans et de recruter dès l’année prochaine. Je vise une croissance ambitieuse.” L’ambition, n’est-elle pas la clé du succès ?
Par Déborah Coeffier