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De sa Sicile natale à Paris, de Shanghaï à Los Angeles, l’ancienne manager de Disney a gravi les échelons un à un en passant de personnage de dessin animé à senior manager. Aujourd’hui à son compte, la globe-trotteuse et ingénieure accompagne les entreprises qui souhaitent s’implanter en Californie.
The American Dream. Croire en soi et en ses rêves. Tous, depuis notre enfance, nous avons été bercés par ce mythe. Mais ce qui ne reste qu’une lueur au loin, un mirage, Laura Mogavero en a fait une réalité bien tangible. Il faut dire que l’ingénieure de 49 ans a de l’énergie à revendre. Avec sa silhouette nerveuse et athlétique, sa voix grave et chantante et son indécrottable sourire, la Sicilienne rayonne d’un charisme peu commun. En la regardant nous raconter le film qu’a été sa vie, on se dit qu’il n’y a là rien d’étonnant.
Pourtant, la vie de Laura Mogavero n’avait pas démarré sous les feux de la rampe. Née à Palerme d’un père médecin et d’une mère dentiste, la jeune fille est studieuse et timide jusqu’à “sa crise d’ado tardive”, comme elle l’aime l’appeler. En 1998, sa tante lui montre une petite annonce dans le journal : Disneyland Paris propose des auditions de danse. “Je ne m’y attendais pas du tout mais j’ai été prise pour la parade du parc et c’est là que c’est parti en freestyle. Je devais y passer un été, sauf que ça a duré presque cinq ans”, raconte-t-elle hilare. Tous les jours, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, Laura enfile sa perruque rouge et son habit de lumière pour devenir une célèbre princesse de dessin animé. Le soir, elle étudie jusqu’à obtenir son doctorat en ingénierie à distance. “Honnêtement, c’était la meilleure période de ma vie. Être entourée d’artistes qui viennent des quatre coins du monde et faire lever des milliers d’enfants tous les jours en devenant les meilleurs amis du monde, c’était magique. Si je pouvais, j’y serais encore.”
Passer de l’autre côté du rideau
Au bout de sept années, la jeune femme décide de se lancer dans un nouveau projet. “C’était dommage d’avoir un diplôme et de ne pas s’en servir.” Elle postule donc – toujours chez Disney – comme assistante analyste à la direction des opérations. Et à sa grande surprise, Laura est recrutée. Celle qui était jusque-là sur le devant de la scène, travaille désormais à l’amélioration des flux de visiteurs. Petit à petit, pendant dix ans, elle grimpe les échelons un à un. D’assistante analyste, elle devient analyste, puis manager. De la direction des opérations, elle passe à celle de l’architecture et de l’urbanisme pour plancher sur le développement des infrastructures attenantes au parc.
En 2015, Laura s’est fait un nom chez Disney et voit toujours plus grand. Sur 1500 postulants, elle est choisie pour s’envoler pour Shanghaï et gérer l’ouverture du futur château de quatre étages : le Enchanted Storybook Castle qui comptera des attractions, un théâtre, une boutique, deux restaurants, des loges… Concrètement, la responsable que ses collaborateurs appellent la “Queen of the Castle” a pour mission de faire passer le lieu du stade de chantier pharaonique à celui de site féérique prêt à accueillir des milliers de personnes. En véritable cheffe d’orchestre, elle doit donc coordonner l’activité des architectes, des techniciens, des vendeurs, des restaurateurs, des artistes… “Je n’oublierai jamais le jour de l’ouverture. Quand on voit l’étincelle dans les yeux des enfants, on oublie les nuits blanches et le business. Donner de la joie et des souvenirs magiques, ça a toujours été un moteur pour moi !”, assure la tornade Laura Mogavero.
Rebondir et toujours rêver
En 2019, avec son âme cosmopolite, Laura met de nouveau les voiles vers de nouvelles aventures. Cette fois en partance pour la Californie, où Disney lui offre une position à la direction du développement du Groupe. Pleine d’espoir, elle s’installe à Los Angeles. Mais en mars 2020, la pandémie rebat les cartes. Les parcs d’attractions du monde entier ferment leurs portes. Disney remercie 32 000 de ses employés, dont Laura. Qui se retrouve seule, sans salaire, sans chômage, avec un visa d’expatrié aux Etats-Unis. Au bout de 22 ans, c’est le grand saut dans l’inconnu. “J’avais deux options : partir ou persévérer. J’ai choisi le chemin le plus abrupt.” Elle rejoint une colocation de copains, contacte une avocate de l’immigration et réfléchit à son avenir.
“J’ai décidé de me lancer à mon compte. Ne restait plus qu’à trouver un nom pour ma société. J’ai regardé notre chat, Sunny. Et là, je me suis dit : Très bien, on va ouvrir Sunnyland et ça va être super !” Aujourd’hui, Laura Mogavero aide les entreprises qui souhaitent se développer à l’international à comprendre le marché californien. Parce que même dans une économie globalisée, les marchés ne sont pas les mêmes. Le business ne revêt pas les mêmes subtilités en Asie, en Europe ou en Amérique. Et même avec des guidelines et des concepts qui ont fait leurs preuves, il faut toujours s’adapter. Laura en a fait l’expérience depuis longtemps. C’est cette compétence faite d’observation, de recul et d’expérience qu’elle met à disposition des autres.
En parallèle, la nouvelle indépendante a aussi ouvert un service de conciergerie haut de gamme. “S’installer à l’étranger, ce n’est jamais simple. Ouvrir un compte en banque, acheter une carte SIM, vérifier que son permis de conduire est valable… Autant de petites choses qui peuvent être anxiogènes, surtout quand on doit gérer l’expansion de son entreprise. Donc j’accompagne aussi mes clients à ce niveau. » Laura Mogavero, globe-trotteuse dans l’âme, est devenue un véritable pont entre l’ancien monde et le nouveau. L’American Dream, on vous a dit !
Déborah Coeffier