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En juillet il fera beau !

Me voilà bien ennuyé à tenter de mettre en lumière ce qui a retenu mon attention ces 4 dernières semaines.

Ce qui était vrai hier ne l’est déjà plus aujourd’hui et aura encore changé demain.

Entre le 9 juin et le 7 juillet nous aurons connu des élections législatives européennes, une dissolution, l’arrivée quasi acquise du RN en tête du Gouvernement, la création du Nouveau Front Populaire, la fracturation de la plupart des partis centristes LR et PS compris, l’annonce par le N°2 du premier parti de France qu’il n’accepterait le siège du 1er Ministre qu’à la condition d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée Nationale suivie d’une annonce contraire, et enfin deux tours de législatives nationales conduisant à des alliances qui resteront dans les livres d’histoire mais pas dans les plus belles pages. J’en ai le tournis. Comme beaucoup d’entre vous, ce n’est pas seulement le mal de mer qui m’agite comme arrimé à un bateau au milieu d’une tempête. C’est un mélange de surprise, d’inquiétude et d’attente.

Malgré tout, cela vous surprendra peut-être mais vous n’êtes plus à cela près, je garde confiance.

La surprise, nous l’avons tous ressentie à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale. Vinrent les suivantes, essentiellement liées à la recomposition vitesse lumière de notre paysage politique.

Inquiet je le suis, mais qui ne l’est pas (voir les sondages) ? Les uns seront préoccupés de notre virage à droite toute, les autres de celui symétriquement opposé. Je crains les deux pour des raisons souvent différentes mais surtout parce que des solutions radicales se font rarement sans violence. On nous avait annoncé que le centre irait de l’avant en marchant, il a pour l’instant surtout déçu. Mais il a le mérite de ne pas promouvoir la violence comme LFI l’été dernier ou risquer de la provoquer, ce qui pourrait arriver malgré eux si un représentant du RN devenait PM. Je suis un homme de paix. Elle guidera largement ma main dimanche prochain.

Et puis cela a suffisamment été étayé par l’Institut Montaigne, le Medef ou encore l’IFRAP et parce qu’il suffit de savoir faire des additions et des soustractions : les programmes offerts par le NFP et le RN font peu de cas de l’économie. Il y a chez eux et donc chez nous une profonde méconnaissance du monde de l’entreprise. Nous pourrions ne pas nous en préoccuper s’il ne s’agissait pas de nos emplois et de tout ce qui fait tourner notre système social auquel nous sommes tant attachés. Le programme du RN dans sa mouture actuelle creuserait notre déficit annuel de l’ordre de 10 Md€. Il était déjà l’année dernière de 154 Md€ au point que l’UE a ouvert le 19 juin dernier une procédure de sanction pour déficits excessifs. La palme revient au NFP qui nous propose un déficit annuel supplémentaire de 180 Md€. Folie. Ces chiffres changent tous les jours en même temps que les idées de dernière minute pour convaincre les indécis. L’enrichissement ne fait pas le projet d’un pays, mais son appauvrissement non plus.

Enfin, comme beaucoup d’entre vous aussi, j’attends.

J’attends désormais 2027 parce que les résultats du scrutin le 7 juillet prochain ne résoudront probablement pas grand-chose. La France, nos citoyens, les entreprises qui les emploient se porteront-ils mieux d’ici là ? C’est peu probable : le scénario de référence vers lequel nous nous dirigeons est une Assemblée Nationale sans majorité absolue même si le risque est non nul (source : Swing Circos), à l’image de ce qu’elle est depuis 2022 : inefficace car divisée. Je serais donc surpris (encore) que les trois prochaines années contribuent à traiter les dossiers de fond qui attendent depuis des années, parfois même des décennies. J’espère me tromper.


J’attends donc aussi des projets de société tout à la fois raisonnables et ambitieux. Les abysses de LR, du PS et du centre ont permis les montagnes du NFP et du RN. Tous deux ont l’ambition de leurs préoccupations premières et donc un peu (ou davantage encore) des nôtres. Vous êtes nombreux à voter pour eux, je ne vous juge pas. C’est seulement que je les crois déraisonnables, parfois dangereux. Ne me jugez pas en retour.

J’attends aussi que le projet de l’Union Européenne change. Plongés dans le tohu-bohu de l’après dissolution, nous avons déjà oublié les résultats des élections européennes. Le Parlement européen n’a pas changé de visage au point que la Présidente de la Commission est candidate à sa succession. Le PPE compte désormais 189 sièges contre 176 précédemment, le S&D 136 contre 144, ECR 83 contre 64 et Renew 74 contre 102. Nous avons appris à être surpris récemment, mais n’en abusons pas. Une première fois à Noël pour les amateurs, une deuxième fois pour les fans lors de notre anniversaire, une troisième fois lors des législatives grâce à notre Président. Après, ce serait de la gourmandise dont chacun sait qu’elle est un vilain défaut. J’y succombe déjà trop souvent. Il serait surprenant qu’un Parlement européen ayant peu changé de profil change son logiciel de pensée. Or vous le savez comme moi, beaucoup de nos politiques sont désormais décidées à Bruxelles. Qu’elles soient monétaires, industrielles, énergétiques, commerciales, financières ou encore agricoles, nos stratégies sont largement écrites puis déployées par l’UE.

On ne dit jamais assez l’immobilisme de notre pays. On oublie tout autant de faire le bilan de ce que l’UE apporte ou prend à la France. Nous sommes les premiers responsables de l’état de notre pays. Mais ne soyons pas naïfs non plus : l’UE a sa part de responsabilité. « L’UE doit radicalement changer » nous dit l’Association Française des Entreprises Privées dans l’une de ses dernières éditions.

Comme je partage l’avis de l’AFEP, j’attends donc avec elle.

J’attends et puis je regarde au-delà de nos frontières.

A l’Est, voilà que nous débattons de la formation sur le sol ukrainien de combattants ukrainiens par des militaires français. La guerre du Vietnam a commencé pour les Américains dans les mêmes conditions.

A l’Ouest, j’observe M. Trump se préparer à gagner. Que nous réserve-t-il, lui qui tient l’Ukraine par les cordons de la bourse et toute l’Europe avec elle ?

Où que mon regard se porte, je m’inquiète. Est-ce l’âge ? Est-ce du pessimisme ? Est-ce parce qu’il a plu depuis 3 mois et que les jours se sont mis à raccourcir !? Je ne sais pas.

Je sais comme vous que le soleil se lèvera de nouveau demain matin. Je sais aussi qu’après la pluie le beau temps, ce qui est déjà le cas depuis quelques jours. Je sais enfin que la confiance se crée autant qu’elle se décide. Alors permettez-moi de décider d’avoir confiance. Il faut regarder l’avenir avec confiance. Nous le devons à ceux qui nous regardent.

En juillet il fera beau ! Nous gagnerons des médailles et un truc qui rassemble tous les Français se présente déjà à l’horizon : les vacances !

Martin