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Et voilà, nous clôturons une année en plus d’une décennie.
Que retiendra l’histoire de ces dix dernières années ? Imperceptiblement, nous sentons bien que certains équilibres sont en train de radicalement changer. Thomas Gomart nous raconte « L’affolement du monde » dans son dernier livre. Il nous rappelle l’ambition désormais affichée de la Chine de devenir de nouveau la première puissance mondiale. Sauf surprise, nous y allons tout droit et commençons à mesurer les conséquences que cela aura sur le reste du monde. Il résume la situation en Europe de la façon suivante : « les Européens vivent dans un monde qui sera de moins en moins à leur image : il faut s’y préparer ». Le mot « affolement » se prête peu à l’ambiance des fêtes de fin d’année. Nous lui préférons « accélération » alors même que nous tentons tous de lever le pied à la veille de 2020. Éteints les téléphones, clos les ordinateurs, déconnectés des réseaux : voilà une vie moyenâgeuse qui plairait à plus d’un d’entre nous, nous les premiers, pour un temps au moins.
Loin de nous l’ambition de tenter de faire un bilan de la décennie passée tant nos sensibilités sont différentes et le regard que nous portons sur le monde a son propre prisme. Mais nous mettrions en avant trois phénomènes mondiaux qui nous frappent tous :
1. La prise de conscience du problème écologique que l’homme impose à son habitat. Nous voici entrés dans l’anthropocène raconté par Christophe Bonneuil et Jean-Baptitse Fressoz.
2. La révolution digitale qui se mue elle-même en une série de ruptures technologiques. Elles modifient tout sur leur passage à une vitesse que nous avons du mal à appréhender : notre rapport à l’autre, les équilibres économiques des petites et grandes entreprises, notre confiance en l’information, notre perception des instances de représentation dans les démocraties, les rapports entre Etats-Nation, le rôle de l’homme dans nos sociétés, et in fine, notre perception du progrès.
3. La révolution du travail, celle-là même qui nous a amenés Ghita et moi à nous lancer.
Roland Berger Strategy Consultants a consacré cette année un numéro de son magazine Think:Act à ce que signifie être humain à l’heure du digital. Sherry Turkle, professeur au MIT, y raconte notamment comment nous pouvons nous appliquer quelques règles pour mieux vivre notre propre vie à l’ère du numérique, à la maison et au bureau. Sans trop dévoiler la conférence TED de Mme Turkle ni son interview dans Think:Act, nous vous livrons ici l’un de ses enseignements grossièrement résumé : ralentir.
Un vieux monsieur, Charles Handy, parle très bien du « future of work ». Il a passé sa vie à définir des modèles d’organisation pour ses clients après un début de carrière chez Shell qu’il a quitté en 1965 pour devenir indépendant. Il avait alors 33 ans. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était en avance sur son temps. Quand on a près de 90 ans (et bien plus tôt encore – de plus en plus tôt en fait), le diplôme ne compte plus. Mais tout le monde ne finit pas major à Oxford dans sa spécialité. M. Handy est aussi commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique pour entre autres ses contributions aux arts et aux sciences. Bref, M. Handy impose le respect. Si vous avez 4 minutes à consacrer pour écouter cet homme tout à la fois consultant, écrivain et conférencier regarder le futur avec tant de clairvoyance et de bienveillance, c’est là. Inspirant. Il rappelle notre envie croissante de maîtriser notre temps.
La modification de notre rapport au temps, voici donc peut-être le sous-jacent commun aux trois phénomènes évoqués plus haut. Nous voudrions aller plus vite dans ce qui semble ressembler de plus en plus au sauvetage environnemental de notre planète, les organisations humaines souhaiteraient aller plus vite dans leur transformation numérique au risque de rater le virage, et enfin nous aimerions tous, salariés et indépendants, concilier nos envies professionnelles et personnelles sans avoir l’impression à tort ou à raison de courir sans cesse.
Le cardinal Robert Sarah dans son Entretien sur la foi « Dieu ou rien » nous raconte une jolie parabole sur l’utilisation du temps par des dirigeants. La voici.
Un jour un vieux professeur fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d’une quinzaine de dirigeants de grandes entreprises. […] Debout, il les regarda un par un, lentement, puis il leur dit : « Nous allons réaliser une expérience ».
De dessous la table, le professeur sortit un immense pot de plusieurs litres qu’il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il exhiba une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu’au bord, et qu’il fut impossible d’y ajouter un caillou de plus, il leva les yeux vers ses élèves et leur demanda : « Est-ce que le pot est plein ? ». Tous répondirent : « Oui ». Il attendit quelques secondes et ajouta : « Vraiment ? » Alors il se pencha de nouveau et sortit sous la table un récipient rempli de graviers. Avec minutie, il versa ces graviers sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de graviers s’infiltrèrent entre les cailloux jusqu’au fond du pot. Le vieux professeur leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : « Est-ce que le pot est plein ? » Cette fois, ses brillants élèves commencèrent à comprendre son manège. L’un d’eux répondit : « Probablement pas ! » « Bien ! » répondit le vieux professeur. Il se pencha de nouveau et cette fois sortit du sable de sous la table. Il le versa dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et les graviers. Encore une fois il demanda : « Est-ce que le pot est plein ? » Cette fois, sans hésiter et en chœur, les élèves répondirent : « Non ! » « Bien ! » répondit le vieux professeur. Et comme s’y attendaient les élèves, il prit le pichet d’eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu’à ras bord.
Le vieux professeur dit alors : « Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? » Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet du cours, répondit : « Cela démontre que même lorsqu’on croit que notre agenda est complètement rempli, si l’on veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous et plus de choses à faire. » « Non, répondit le vieux professeur, ce n’est pas cela ! La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire tous entrer ensuite. » […] Il y eut un profond silence […]. Le vieux professeur dit alors : « Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?»
Joyeuses Fêtes de fin d’année et très Bonne Année à tous.
Ghita & Martin, pour toute l’équipe NC Partners On Demand