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C’est le grand paradoxe de ce nouveau confinement : l’impression de faire machine arrière et pourtant de nombreux indicateurs économiques et sociaux repartent au vert.
Si certains d’entre vous nous avaient jugé trop optimistes le mois dernier, les derniers jours leur donnent raison. Ce n’est pas la fermeture soudaine des frontières entre le Maroc et la France qui viendra infléchir leur position. Il faut cependant continuer de rester positif à moyen terme. La vaccination, principal facteur en œuvre à la résorption de la crise, continue d’être massivement déployée. Près de 11 millions de premières doses avaient été injectées aux Français le 11 avril dernier. Au Royaume-Uni qui avait pris une avance substantielle sur l’Europe (soupirs), les magasins non essentiels, les bars et restaurants ont réouvert le 12 avril. On les envie, et pas qu’un peu. Ce sera bientôt notre tour, donc patience.
Les économies ont repris le sens de la marche au point que certains indicateurs donnent le tournis. Les importations chinoises ont bondi de près de 40% en mars dernier. La référence de ce chiffre est mars 2019, mais tout de même. Plus proche de nous, le CAC 40 a atteint un nouveau sommet à 6180 points le 12 avril. Pour rappel, il était de 4066 points le 20 mars 2020 quelques jours après l’annonce du premier confinement. Plus que jamais, les investisseurs ont repris confiance en l’avenir. Sur le plan social, il est difficile de donner une image fidèle de la réalité tant l’emploi reste sous perfusion étatique. Sans aucun doute à la lumière des appels entrants chez BlueBirds, les demandes en conseil et en management de transition sont reparties à la hausse.
Alors qui sera perdant d’une telle reprise hormis quelques secteurs ou entreprises trop sinistrés pour se remettre rapidement d’une telle crise ? La planète elle-même ? Gageons que nous trouverons un moyen de construire une croissance durable pour nos écosystèmes. Ce sera sans aucun doute l’un des enjeux de la prochaine élection présidentielle en France. Nous le rappelons régulièrement dans ces lignes : l’écologie est maintenant partout et à raison. Mais deux écologies s’affronteront de plus en plus. Celle souhaitant faire cohabiter croissance économique, progrès et environnement et l’autre, plus radicale, se souciant peu des conséquences économiques et sociales de décisions exclusivement en faveur de la planète que nous louons le temps de notre vie. C’est vraisemblablement à cette deuxième catégorie qu’appartient la maire de Poitiers. Léonore Moncond’Huy a décidé de diminuer de moitié puis de supprimer les subventions aux aéroclubs de sa ville. Motif : «On ne doit plus financer les sports fondés sur la consommation de ressources épuisables ». Et de rajouter un peu maladroitement, erreur de jeunesse dans le métier : « L’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui ».
Nous comprenons l’émotion suscitée par la position et l’argumentation. Mais ces positions iront grandissantes chez de nombreux élus et candidats à des responsabilités publiques. La responsabilité des entreprises dans l’explication de texte de leur raison d’être ira croissante. Sinon nous n’aurons bientôt plus d’avions dans le ciel à Poitiers, plus de voitures à Paris et plus de fusées dans l’espace. Et nous ferons tous pousser des pommes de terre dans notre jardin pour celles et ceux ayant la chance d’en avoir un !
Martin