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À la tête de BOC Expertise depuis 17 ans, le consultant spécialiste du management des fonctions support, de la logistique aux achats, en passant par l’hôtellerie, le technique, le digital et le médico-technique, partage son temps entre missions pour l’industrie et le secteur hospitalier.
En cette journée froide et pluvieuse du mois de janvier, Bernard d’Ortho est à Brest. Mais le Breton d’origine n’est pas en pèlerinage sur ses terres. Il est en mission pour l’un de ses clients : un réseau de cliniques privées qui planche sur la centralisation et l’harmonisation de tout son système d’achats. Un projet ambitieux qui nécessite de chambouler les habitudes de tout un petit monde, des fournisseurs aux directeurs de service, des administratifs aux personnels médicaux. De la pure conduite de changement, comme Bernard d’Ortho aime le faire : “J’ai appris à capitaliser sur mes points forts. Je suis un vrai manager des fonctions support, notamment des achats, et je travaille depuis plusieurs années avec un réseau d’experts et de techniciens que j’ai cultivé. Je n’ai pas la prétention de dire aux autres comment faire leur métier. Mon rôle est de faire coïncider les impondérables de chacun. Je sais mettre en musique une nouvelle partition.” Avec sa voix douce, son charisme naturel et ses yeux pétillants, on serait presque tentés de croire qu’une telle entreprise est facile.
Son calme et son sens de la pédagogie crèvent les yeux. Mais après 17 ans comme indépendant à la tête de sa propre structure, BOC Expertise, il est vrai que Bernard d’Ortho maîtrise son sujet. “Contrairement aux cabinets classiques, je n’ai pas besoin de staffer des juniors. L’intégration est en général très rapide pour moi, ce qui plaît aux clients. D’autant qu’avec le temps, je me suis spécialisé dans le secteur hospitalier qui nécessite des connaissances particulières et que j’ai acquises il y a longtemps”, analyse l’intéressé. Aujourd’hui, les deux tiers de son temps sont consacrés à des missions dans la santé, le dernier tiers dans l’industrie. Comme une illustration parfaite de son parcours professionnel.
De l’audit financier à l’industrie automobile
Son bac en poche, Bernard d’Ortho se tourne vers un parcours universitaire, à la fac d’éco de Nanterre avant de rejoindre une école de commerce via un système de concours-passerelle. “Je n’étais pas fait pour la scolarité, ce qui est assez paradoxal puisque j’aimais beaucoup apprendre. J’ai d’ailleurs été assez déçu de l’enseignement en école de commerce, qui était d’une pauvreté abyssale. Mais cela m’a permis d’apprendre les codes de l’entreprise et de développer un réseau.” Lui rêve d’aventure, au sens de l’entrepreneuriat, sans idée précise ou préconçue, à l’époque où le chômage de masse fait des ravages et où les Trente Glorieuses, où il suffisait de traverser la rue pour trouver du travail, ne sont plus qu’un lointain souvenir. Il veut créer sa structure mais ne sait pas vers quoi se diriger. “Je me disais que je devais multiplier mes connaissances sur plein de secteurs économiques, en passant par l’audit financier, qui était très à la mode à l’époque.”
Bernard est donc recruté en 1995 chez Arthur Andersen. Mais six ans plus tard, il rêve d’autres horizons : “Je m’ennuyais et j’avais ce complexe du consultant qui n’a jamais travaillé en opérationnel et qui ne connaît pas la vraie vie entre guillemets”, s’amuse le quinqua. Pour y remédier, il décide de se tourner vers la branche la plus ardue de l’industrie – l’automobile – et rejoint Faurecia (futur Forvia) comme manager du contrôle de gestion. Avec une équipe de 10 personnes, il pilote la rentabilité de nombreux projets transversaux (nouvelles usines, nouveaux produits, pricing, logistiques, achats, externalisation, relocalisation…) avec l’ambition d’augmenter les marges de l’équipementier. Le mythe de Sisyphe réincarné en quelque sorte, quand on se penche sur les taux de marge du secteur.
Touche-à-tout
À ce moment précis de sa carrière, Bernard a 35 ans et commence à se demander s’il trouvera jamais une idée pour monter son entreprise. Après un bilan de compétences qui lui fait surtout réaliser qu’il est par essence un touche-à-tout, il retourne en cabinet de conseil, mais dans une petite structure : “J’aime le fait de devoir changer de sujet tous les jours, de m’adapter aux demandes des clients. Il y a là une forme d’artisanat qui me correspond”, explique Bernard. Après quelques mois de travail et des missions réussies, les deux associés du cabinet lui demandent de créer une filiale pour capitaliser sur le secteur hospitalier. “C’est de cette façon que BOC Expertises est né, même si je n’avais aucune idée au départ du tour que prendraient les choses.” En effet, le cabinet périclite mais la structure de Bernard, elle, est florissante.
17 ans plus tard, c’est toujours le cas. Au cours de ses quasi deux décennies d’indépendance, il a trouvé une forme de travail qui lui convient parfaitement, que ce soit en termes d’équilibre entre vies professionnelle et privée, gestion des risques et prospection commerciale. S’il a eu des salariés à un moment, Bernard a préféré construire un réseau d’experts et de gens de confiance avec qui il travaille régulièrement. “Chacun maîtrise son domaine et nous nous recommandons les uns les autres. C’est une histoire de feeling. Je suis d’ailleurs toujours à l’affût de nouvelles rencontres.”
Bernard d’Ortho, la pédagogie au service de la santé
par Déborah Coeffier