Pour ne rien manquer, abonnez-vous à notre newsletter et recevez tous les mois les dernières actualités Bluebirds et des différents secteurs
Restons connectés
Restons connectés
Pour ne rien manquer, abonnez-vous à notre newsletter et recevez tous les mois les dernières actualités Bluebirds et des différents secteurs
La jungle est la promesse de piqûres de moustiques par centaines. Vous aurez beau vous habiller de pied en cap par 30°C et 95% de taux d’humidité, vous aurez beau vous asperger de répulsif, il y aura toujours un moustique, une mouche tsé-tsé ou une fourmi urticante pour venir goûter au sel de votre peau ou au sucre de votre sang. La joie de la jungle est d’abord là, vous faire piquer et pas qu’un peu !
Joe Dassin qui chantait les moustiques n’a jamais connu la jungle, ce n’est pas possible autrement. Il n’aurait pas ri d’eux.
« Je fais la sieste moustique, arrête un peu ta musique » nous chantait-il. Arrivé au lodge trempé jusqu’aux os par le début de la saison des pluies, il se trouvera toujours un moustique pour se glisser à travers la porte et vous ennuyer pendant votre tentative de repos.
« Y a des pays pleins de volupté, pour un moustique de qualité. A St Tropez, à Honolulu, tout le monde il est gros, tout le monde il est nu » leur ai-je lancé pour qu’ils me quittent en répétant le chanteur.Ils n’ont rien voulu entendre.
Pour parfaire le tableau, j’écoutais les râleries de mes enfants se plaignant que le Wifi ne passait pas en pleine forêt tropicale. Qu’espéraient-ils ? Le Wifi ou les moustiques, il fallait choisir. « Attends papa, il n’y a pas de Wifi ? ». Non ! La joie de la jungle, c’est aussi cela, vos enfants qui vous rappellent à quel point ils tiennent à vous mais surtout ce qui les relie à leurs copains sur Insta.
Le volcan Arenal
Me voici donc à tenter de vous écrire depuis le volcan Arenal au Costa Rica, alternant l’usage de mes mains pour taper les touches du clavier et soulager très temporairement la sensation laissée par les amis de Dassin. Pas de Wifi donc, la pluie diluvienne qui fait résonner le toit en tôle, les termites sur la table et la nuit qui commence à tomber alors qu’il est 17h00.
Cette lettre partira dans trois semaines mais j’ai voulu m’immerger dans cet océan de vert pour m’adresser à vous en cette rentrée. Loin du monde mais avec ceux que j’aime plus que tout au monde, il n’y a pas meilleur lieu et meilleur moment pour écrire.
J’aime la jungle en dépit de ce qui est écrit plus haut. Pour qui aime la nature, la jungle est un paradis.
La première sensation que l’on éprouve on y pénétrant, c’est d’y être étranger. Les animaux vous regardent comme vous les regardiez enfant dans les zoos. Ils sont des milliers, vous êtes seul ou presque. En avançant sur le sentier que l’on a préparé pour vous, vous regardez d’abord devant vous et écartez méfiant les feuilles des plantes et arbustes en tous genres qui déjà veulent reprendre ce qui était à eux, l’espace. C’est humide, c’est jaune presque fluorescent sur les nervures des feuilles de toutes tailles et de toutes formes, c’est noir au sol d’un humus saturé ou d’une lave qui un jour a coulé. Quelques plantes se teintent de rouge vif. C’est surtout le vert décliné sous toutes les nuances et selon toutes les brillances qui vous entoure. La joie de la jungle est verte comme le rire de votre enfant : éclatante.
La grenouille fraise
Vous découvrez assez vite que la vie est surtout à terre. On vous a demandé d’enfiler des chaussures montantes ou des bottes, ce n’est pas complètement un hasard. Des insectes dont vous ne cherchez pas à connaître le nom fuient devant votre passage ou s’accrochent à vos pieds, c’est selon. Les rongeurs regagnent leurs trous. Les fourmis dont la fameuse fourmi balle de fusil longue de deux centimètres s’y épanouissent par millions. Sa morsure provoque la douleur de son nom tiré d’une arme et n’a pas d’équivalent dans le règne des insectes. Votre guide chasse de sa lampe de poche la grenouille fraise à peine plus grande que l’ongle de votre pouce. Corps rouge et pattes bleues, l’amphibien est aussi joli que vénéneux. N’allez pas la prendre dans votre main, pas plus que ce serpent corail qui vient de se faufiler entre deux pierres. Les larves s’apprêtent à muer et s’habiller d’ailes. Le papillon bleu morphée fait dix fois la taille des papillons de nos montagnes. On le trouve régulièrement, il est l’un des quatre symboles du Costa Rica. En pirogue sur la rivière Céleste qui vous emmène au Nicaragua, vous observez interrogatif les crocodiles et les caïmans prendre le soleil la gueule grande ouverte. Dès qu’un cours d’eau s’écoule nonchalamment, vous pouvez compter sur leur présence.
Tarzan
Et puis la vie est dans les arbres de la canopée.
Ils abritent chacun de vastes écosystèmes de fleurs, de plantes, d’insectes et d’animaux de tous genres. Les iguanes et les caméléons s’y nichent mais ce sont les oiseaux les plus visibles de leurs habitants : toucans, perroquets, perruches, martin-pêcheurs, vautours, hérons de toutes sortes, tangaras, piverts, colibris, j’en passe. Les singes hurleurs vous réveillent un peu avant 5h00 quand les premières lueurs du jour se frayent un espace entre les branches. Seul le paresseux, autre symbole du pays, fait toujours silence. J’avais quitté la région bordelaise quelques jours plus tôt me surprenant de l’absence d’oiseaux. J’étais maintenant plongé dans une bande son incessante que je n’aurais voulu cesser sous aucun prétexte. La joie de la jungle, ce n’est pas seulement ses moustiques ou le Wifi qui a fui devant une tarentule, c’est surtout la vie qui y bouillonne sans l’homme.
Quand cette jungle plonge dans la mer des Caraïbes comme à Cocles à quelques encablures du Panama d’où je termine ces lignes, c’est à couper le souffle. Ne vous rendez pas à Cocles, vous risqueriez de ne pas vouloir revenir. Des amis rencontrés sur la route nous ont indiqué que la côte costaricaine du Pacifique est encore plus belle. Est-ce bien possible ?
Le roi de la jungle au Costa Rica est le jaguar. Il y en avait partout dans les Amériques au siècle dernier. Dans son dernier classement des espèces menacées datant de 2017, l’IUCN ne donne pas d’estimation de sa population actuelle, seulement sa tendance à la décroissance et son statut « Near Threatened ». L’espèce est évidemment protégée mais c’est surtout son habitat qui l’est. Le Costa Rica a connu un vaste plan de reforestation. En 1940, la forêt couvrait 75% du territoire costaricain. Ce chiffre était tombé à 21% en 1987. Il est désormais de l’ordre de 60%. Le pays contraint les agriculteurs à réserver 10% de leur surface d’exploitation à la nature sauvage au point qu’aujourd’hui Tarzan peut traverser le pays du nord au sud et d’est en ouest sans quitter la forêt.
La préservation de la nature est au cœur de l’identité du Costa Rica.
Le lac au pied du volcan d’où je vous écris l’illustre de façon magistrale. Créé en 1977, le lac artificiel d’Arenal couvre 75km2 (environ 3 fois celui d’Annecy) et a permis la création d’une centrale hydroélectrique. Grâce à cet ouvrage, le Costa Rica est un des rares pays au monde à recourir à de l’électricité 100% renouvelable. Mais ce qui frappe le plus quand on fait le tour du lac, c’est que pas une construction n’a été érigée en 50 ans aux abords du plan d’eau. La nature est restée intacte depuis que l’eau s’y est installée aidée de la main de l’homme. Entouré exclusivement de montagnes et de forêts, le lac offre des paysages exceptionnels. Il y a un peu de l’Eden sur les pourtours du lac d’Arenal.
Le pays met en œuvre un plan pour être neutre en carbone en 2050. Au regard de ce qu’il a déjà réalisé en matière environnementale et énergétique, j’ai une tendance naturelle à lui faire confiance. L’indécrottable pragmatique que je suis vous dira aussi que se débarrasser des produits et sous-produits pétroliers en 25 ans me semble trop ambitieux pour être réalisable. Je préfère toujours les objectifs réalisables aux utopies que l’on nous offre de façon croissante. Une chose est cependant certaine : le Costa Rica montre le chemin à sa manière.
J’étais là en qualité de touriste, sûrement pas pour imaginer un jour y implanter BlueBirds.
Cela n’a pas raté, j’ai quand même jeté un coup d’œil sur l’économie du Costa Rica. Ce qui surprend en premier lieu, c’est qu’elle est petite cette économie. Le PIB du pays était de ~90Md$ en 2023 contre environ 2800Md$ en France. Il n’y a pas d’erreur : l’économie du Costa Rica est bien 30 fois plus petite que celle de l’hexagone. Le pays ne comptant qu’un peu plus de 5 millions d’âmes, le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat du Costa Rica est de 26K$ contre 58K$ pour chaque Français (source : Banque Mondiale). Si j’osais, je vous indiquerais que la part de l’industrie dans le PIB costaricain étant le double de celle en France, chaque Costaricain crée à peu près autant de valeur ajoutée industrielle qu’un Français. Cela laisse songeur. L’économie costaricaine croît à une vitesse annuelle avoisinant les 4%. Le taux de chômage y est de 10% mais je me méfie d’une telle statistique tant l’économie informelle y est grande. La semaine de travail dure 48 heures. Ce qui manque surtout au Costa Rica, c’est une infrastructure routière et ferroviaire et des services de mobilité. Le taux de pauvreté y est de 20% contre 14% en France.
Ce qui frappe aussi au fil des rencontres, c’est l’influence américaine. Les familles viennent y passer leurs vacances et tirent du même coup les prix à la hausse. Intel y a créé une usine dans la province d’Heredia. Tout un écosystème qui rappelle celui de nos industries automobile et aéronautique y a grandi.
Mais ce qui fait surtout la richesse du Costa Rica, c’est sa balance commerciale positive faite d’export de produits médicaux et de services de near-shoring qui s’en vont vers son voisin étatsunien mais également de bananes, d’ananas, de cacao et de café en partance vers les quatre coins du monde.
Stable politiquement, le Costa Rica est un pays paisible. C’est aussi un pays de paix. Il n’a pas d’armée depuis 1948 et s’est placé sous la protection des Etats-Unis et du Brésil. Faibles d’une armée absente, les Costaricains ont choisi de regarder la vie positivement sans se soucier des menaces extérieures. Ils se contentent de ce que la nature, les touristes et quelques investisseurs veulent bien leur apporter. Pas certain que nous puissions transposer leur façon de vivre à la nôtre.
Quoique.
Pura vida !
Je repars de ce voyage avec l’expression fétiche locale « Pura vida ! » désormais accrochée à mon poignet. La vie pure ! Façon de profiter de l’instant. Une sorte de carpe diem mêlée d’Inch’Allah made in Centre Amérique.
Vous voilà replongés avec moi dans la rentrée : ses résolutions, ses cartables, ses nouvelles équipes, son budget à boucler, ses engagements à achever d’ici 2025, son envie d’en découdre.
Ecoutons mes nouveaux amis.
Pura Vida !
Vous tiendrez vos résolutions !
Pura Vida !
Votre enfant reviendra heureux de sa première journée de classe. Le regard que vous recevrez de votre conjoint sera plus complice. Celui que vous poserez sur lui aussi. Vous rirez plus souvent avec vos amis !
Pura Vida !
Votre équipe fera le job au-delà de vos attentes, le bouclage du budget 2025 sera a piece of cake !
Pura Vida !
Vos projets d’IA, de changement de systèmes IT, de décarbonation, de CSRD, tous vos projets en fait seront une joie ! Et bonne nouvelle : BlueBirds peut même vous faciliter certains d’entre eux !
Pura Vida !
Que votre rentrée soit belle !
Martin