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Philippe Popieul

Au fil de sa carrière, le directeur des systèmes d’information s’est forgé une réputation de leader, à la fois empathique et stratégique. Le cœur de son expertise repose sur une double compétence : l’innovation technique et la gestion humaine.

Cheveux poivre et sel, hoodie bleu marine, lunettes noires et carrées, vissées sur son visage où le sourire fleurit facilement. Si l’on ne s’attend pas à ce look pour un directeur des systèmes d’information (DSI) de 56 ans, passé par IBM, il reste celui des geeks et autres informaticiens. Ces hommes de l’ombre sans qui rien ne serait possible, à l’aube de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle qui viennent, chaque jour, percuter un peu plus nos vies. Philippe Popieul est donc bien dans l’air du temps.

Jusqu’à il y a peu DSI pour la France et le BeLux chez le courtier en assurances américain Marsh McLennan, cet autodidacte tenace avait la responsabilité d’une équipe d’une cinquantaine de collaborateurs et autres prestataires. Il menait de vastes projets de transformation digitale dans des domaines aussi variés que le déploiement d’outils stratégiques, des migrations de données ou encore la sécurisation de systèmes informatiques complexes… Aussi bien en interne qu’en externe. “Vous savez, je suis quelqu’un d’assez agité…”, reconnaît en souriant l’intéressé, mi-amusé mi-contrit. Oui, à le voir passer d’une pièce à l’autre, le téléphone à la main en surveillant du coin de l’œil sa machine qui mine du BitCoin, pas de doute, Philippe Popieul ne sait pas s’arrêter. Il a les défauts d’un homme intelligent et occupé : il vous déverse un flot d’informations maîtrisé sur le bout des doigts et attend que vous suiviez la cadence.

De simple technicien à ingénieur  

C’est d’ailleurs le marqueur de tout le parcours professionnel de Philippe Popieul : cette envie d’aller toujours plus loin, de voir toujours plus grand. Mais aussi de faire les choses par soi-même et de ne pas s’en laisser conter. Tout commence en 1990 chez Michelin. Un DUT génie thermique en poche, il est recruté à 21 ans chez Michelin pour travailler en bureau d’études. Puis, son appétence pour l’informatique le mène rapidement à prendre des postes sur de la simulation, des essais… A l’époque, le géant du pneumatique expérimente en conditions réelles la viabilité de ses produits. “On faisait rouler les pneus jusqu’à les faire exploser. Ensuite, on compilait les données. Du coup, je squattais tout le temps le seul ordi de l’équipe.” Rapidement, les premiers outils de modélisation voient le jour et Philippe travaille en direct avec les prestataires comme chef de projet R&D. Si la tâche est passionnante et ardue, il perçoit aussi ses propres limites. “J’en avais marre qu’on me raconte des carabistouilles.” Les prestataires ont aussi intérêt à se rendre indispensables et ne donnent pas toutes les clés de lecture à Philippe. Qu’à cela ne tienne ! Il reprend ses études de 2001 à 2004 et décroche son diplôme d’ingénieur au Conservatoire national des Arts et Métiers.

Mais deux ans après son diplôme et son retour chez Michelin, Philippe se laisse tenter par une autre aventure. Chez Asco Assistance et Conseil, comme directeur des projets, avec la gestion des intégrations systèmes de grandes entreprises. “Nous étions une trentaine d’employés quand je suis arrivé et 250 quand je suis reparti 5 ans plus tard.” Fort de ce succès, il intègre IBM en 2011. Il passe alors une décennie à gravir les échelons dans la gestion des projets stratégiques. Directeur de projet puis consultant senior, il travaille avec Disneyland Paris ou le ministère de l’Éducation nationale, aussi bien pour mettre en place de nouveaux “management system” que pour mener des migrations massives vers AWS, répondre aux appels d’offre, faire de la gestion de crise quand le besoin d’en fait sentir, ou encore diriger la “GTS Academy” et faire monter en compétence les jeunes talents du groupe. Il quitte l’entreprise en 2021 pour rejoindre Marsh McLennan, au moment où IBM revend une partie de ses activités, et les dirigeants qui lui ont fait confiance perdent leur fonction. “Je marche à la confiance et je n’avais pas envie de suivre des gens que je ne connaissais pas.” Car les valeurs sont fondamentales pour Philippe dans l’exercice de son métier : la loyauté et l’investissement doivent se conjuguer à la droiture.

Bourreau de travail

Chez son nouvel employeur, la pugnacité de Philippe Popieul fait des merveilles. Il travaille jour et nuit, les weeks-end, sans s’arrêter ou rarement. “Je dois le reconnaître, je refuse de parler comme un moulin à vent et je suis un perfectionniste.” Un besoin de réussite qui lui vient de son parcours mais également de son éducation. Fils et petit-fils d’ouvriers de la sidérurgie, on lui a inculqué dès le plus jeune âge des valeurs de loyauté et de travail et sans doute, à se forger une carapace et faire de l’adversité une force. Fatalement, il ne gère pas toujours très bien ce que lui considère comme des échecs, quand d’autres y verraient de simples non-réussites.

En bourreau de travail qui se soigne, il fait des longueurs dans son couloir de nage dont il a coulé lui-même la dalle de béton et écrit des livres la nuit pour lutter contre ses insomnies : le premier est un roman de science-fiction sur l’intelligence artificielle, le second porte sur la transformation digitale dans le monde des assurances. Une façon d’exorciser les tracas du quotidien et de s’évader loin des lignes de codes.

Par Déborah Coeffier