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#22

Le 17/11/2022

Nicolas Dufourcq, Directeur général de la Banque Publique d'Investissement (BPI)

Aujourd’hui, je suis reçu par Nicolas Dufourcq, Directeur général de la Banque Publique d’Investissement (BPI). Si vous n’avez pas croisé la BPI ces dernières années à une AG, en comité d’investissement ou de crédit ou lors de ses événements dédiés à la French Tech et la French Fab, c’est que vous étiez loin, très loin de la France, et probablement sur une île coupée du monde et d’internet

On ne présente plus la BPI née à l’initiative du Président Hollande.

On ne présente plus non plus Nicolas Dufourcq, qui après HEC et l’ENA et un début de carrière comme haut fonctionnaire, dirigea Wanadoo, puis fut membre du Comité Exécutif de Capgemini avant de prendre les rênes de la BPI il y a bientôt 10 ans. En plus de m’adresser au CEO aujourd’hui, je m’adresse à l’écrivain, l’historien et l’économiste et nous tentons de comprendre ensemble « la Désindustrialisation de la France », livre éponyme dont il est l’auteur.

Entre 1995 et 2015, près de la moitié des usines de notre sol disparaissaient.

Entre 1980 et 2020, la France perdait 2,2 millions d’emplois industriels. Le chômage de masse naissait dès le 1er choc pétrolier et ira de mal en pis. Nous ne nous en déferons jamais.

Ce drame industriel n’est donc pas seulement le drame de nos usines, c’est le drame de notre pays tout entier qui entraînera avec lui les grands déficits auxquels nous nous sommes désormais habitués : déficit de la sécurité sociale, déficit de la balance commerciale, déficit budgétaire et plus important que tout, déficit de confiance en nous-mêmes.

Avec Nicolas, nous remontons à la guerre du Kippour suivi de la guerre Iran-Irak qui feront multiplier par 10 les prix du baril de pétrole. Nous évoquons le modèle français qui tenta de répondre à ces premiers chocs et se matérialisa entre autres par la rigidification du droit du travail, l’explosion des charges patronales et la tentative, ratée, de répartir un travail que nous pensions limité. Et puis nous évoquons le pas de deux dansé par la Chine et l’Allemagne qui surprit tout le monde, y compris les intéressés. Tout s’effondre au début des années 2000 pour nous.

Nous sommes tous responsables nous dit Nicolas. Les mauvaises langues vous diront que c’est un moyen subtil pour éviter de pointer les « vrais » responsables. Lisez « la Désindustrialisation de la France », et vous vous laisserez convaincre.

Nicolas nous met aussi face à un nouveau monde où tout redevient possible. Un monde dans lequel le Covid, la guerre et les Etats-Unis de Trump ont remis au centre du jeu les préoccupations de souveraineté économique des États. Un monde dans lequel l’Allemagne doit totalement repenser ses partenariats stratégiques avec la Chine et la Russie. Un monde dans lequel notre vieux pays, alourdi par le chômage endémique, fatigué d’avoir largement subi le déferlement chinois sur ses marchés, et inquiet du dérèglement climatique, et bien recommence à croire en lui-même. Depuis 2016, il se crée davantage d’usines qu’il n’en ferme sur notre sol.

Il faudra être créatif, innovant, technologique, ambitieux et beaucoup travailler, mais c’est possible nous dit Nicolas. On a envie de le croire.

Découvrez avec moi l’histoire de notre désindustrialisation et de notre possible réindustrialisation avec Nicolas Dufourcq.

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LinkedIn/MartinVidelaine

Bonne écoute !

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