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Sébastien Normand

Avec son parcours singulier entre consulting, carrière à l’international et entrepreneuriat, Sébastien incarne la capacité à élargir ses horizons, se mettre au défi et faire face aux difficultés. Aujourd’hui, il met son expérience au service de BlueBirds, comme Client Success Director.

“La richesse est dans la différence”, disait Albert Jacquard. Rien de plus vrai quand on se penche sur la vie de Sébastien Normand. Avec son pull-over gris enfilé sur un polo marine, le regard sérieux et calme, rasé de près, le jeune quinqua, nouveau Client Success Director chez BlueBirds, a le parfait look du manager de transition. Avec une carrière à l’international chez Agility Logistics puis dans le management de transition et consulting chez RGP, pendant plus de 10 ans, on pourrait s’imaginer qu’il a fait le sacro-saint triptyque prépa-grande école-cabinet de conseil. Il n’en est rien. “J’ai une origine mixte”, souligne-t-il, dans un doux euphémisme.

Sa mère, issue d’une famille bourgeoise provinciale, quitte le lycée pour l’élever, ce qui ne l’empêche de décrocher un diplôme d’infirmière, ouvrir son cabinet alors que Sébastien est encore adolescent, pour finalement embrasser une carrière de magistrate. “Quand elle m’a annoncé qu’elle venait d’obtenir sa maîtrise de droit, je ne savais même pas qu’elle étudiait en cours du soir !” Son père, lui, a des origines plus modestes. Issu d’une famille de 8 enfants du 19e arrondissement de Paris, il monte son entreprise de sérigraphie avec plus ou moins de succès. “C’était un excellent technico-commercial mais un mauvais gestionnaire. Avec le recul, cela m’a servi d’exemple.” C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il se lance dans des études d’économie et de finance, à l’université, d’où il sort diplômé en 1995, pour enchaîner avec un service militaire à Lacanau. Une bénédiction pour ce passionné de surf depuis toujours.

Trailing spouse et MBA

En 1997, il est recruté chez Roussel Uclaf, ancêtre de Sanofi, où il travaille en étroite collaboration avec PwC pour la mise en place d’un ERP à l’échelle du groupe. “Le sujet dont j’avais la charge était un vrai bâton merdeux”, mais qui lui permet d’être recruté un an plus tard par le cabinet. Pendant 6 ans, il enchaîne les missions de SAP, refonte des processus financiers et autres optimisations organisationnelles. Il suit une partie des équipes de PwC chez Atos Consulting et poursuit ses missions comme manager. Mais avec la naissance de ses jumeaux, Sébastien Normand souhaite passer plus de temps chez lui et moins aux quatre coins de la France. Il postule donc chez Servier, qui le recrute comme responsable du contrôle de gestion promotion.

Le destin frappe à sa porte un jour d’été de 2007. “On propose à ma femme, qui travaille dans la finance, un très beau poste à l’international. J’avoue que c’était un rêve de gosse.” Le couple plie bagage et débarque à Singapour. À 35 ans, Sébastien devient donc trailing spouse. En Asie, il évolue dans les cercles d’expatriés. Les premiers mois, en attendant de trouver un job, il profite de son temps libre pour cocher une autre case de sa bucket list : postuler à un MBA à l’INSEAD. “Ma tante avait elle-même suivi cette formation et ça m’avait beaucoup marqué. D’ailleurs, en vidant la cave et en faisant du tri juste avant le déménagement à Singapour, j’avais retrouvé dans un carton toutes les coupures de presse que j’avais découpées sur le sujet 15 ans plus tôt.” Peut-être était-ce un signe ? Sébastien passe donc son GMAT et son TOEFL, candidate et est reçu  à l’Executive MBA. “Le niveau des profs et des participants était dingue. J’ai adoré cette période, même si j’avais très peu de temps libre.

Chez RGP, à la tête des filiales singapouriennes et australiennes

Parce qu’au même moment, il est recruté par Agility. L’entreprise, spécialisée dans la logistique, lui confie la mise en place des systèmes de planification stratégique à l’échelle du groupe. Si le job lui plaît, Sébastien sait aussi qu’il n’y aura pas de possibilité à court terme pour concrétiser tout ce qu’il vient d’apprendre en deux ans. Il quitte donc Agility en 2011 pour rejoindre RGP, comme directeur général de la filiale de Singapour. “C’était une filiale qui n’avait jamais vraiment décollé. Quand j’ai rencontré le CEO, le courant est passé tout de suite et il a décidé de prendre le risque de mettre un non-local à la tête de la filiale.” Intuition heureuse. En 5 ans et demi, la filiale passe de 7 à 40 consultants et de 1,6 à 6 millions de dollars de chiffre d’affaires.

Fort de cette réussite, Sébastien fait un appel du pied à la direction pour bouger. En 2016, on lui confie alors la direction de la filiale australienne, qui est en grande difficulté. À tel point que le bureau de Melbourne a été fermé et que celui de Sydney n’est pas loin de l’être.“Quand je suis parti là-bas pour tout redresser, je suis passé pour un doux dingue.” Mais après 8 mois de lune de miel, la direction générale de RGP est complètement renouvelée et avec elle, le management du groupe. On demande à Sébastien de performer. Et vite. “J’ai été mis sous pression dans un contexte difficile. Le bilan a été positif mais cela s’est parfois fait dans la douleur. Je pense pouvoir dire que je suis quelqu’un de plus résilient que la moyenne”. En 2020, à la faveur du Covid, Sébastien est remercié pour ses services, comme 15% des effectifs du groupe. Aucune amertume dans sa voix : “Nos enfants finissaient le lycée et nous avions bien l’intention de rentrer en France dans un délai assez court.”

A 48 ans, Sébastien n’a pas très envie de continuer dans le salariat. Peut-être se souvient-il de l’exemple de ses parents. Il décide de transformer cette épreuve en opportunité et de se mettre à son compte. “J’en voyais tellement qui en rêvaient et ne le faisaient jamais. C’était le moment pour moi de me lancer. Mais je n’avais pas envie de démarrer from scratch. Je me suis tout de suite orienté vers le rachat d’une entreprise.” Après deux ans de recherche active, il trouve la pépite qu’il cherche dans une PME d’Angers. L’occasion pour lui de vivre un processus complet de rachat d’entreprise – trop long rétrospectivement – incluant notamment des négociations avec des fonds de private equity.  Mais à quelques semaines de la signature finale, le deal capote. Il se retrouve “le bec dans l’eau”. L’ambition est de réactiver son réseau et de proposer ses services en tant que manager de transition. Il s’inscrit sur la plateforme de BlueBirds. Par le jeu des hasards et des rencontres, quelques semaines plus tard, Sébastien rejoint le cabinet comme business developer. “Dans toute ma carrière, je crois que les choses n’ont jamais été aussi vite !” Aujourd’hui, Sébastien oriente principalement son travail vers la recherche de missions et de profils dans le luxe, les cosmétiques et le private equity, fort de son expérience dans la levée de fonds. Il sera d’ailleurs fin janvier à l’IPEM de Cannes, événement phare du private equity en France pour y échanger avec ses nombreux contacts et, pourquoi pas,  y faire de nouvelles rencontres…

Par Déborah Coeffier